Quatrième de couverture
La société russe du siècle passé est ainsi faite que Gérasime, le serf, n’a le droit d’aimer qu’une chienne. Encore que …
Tourguéniev écrit cette nouvelle [en 1852] dans la prison de Saint-Pétersbourg où il se trouve enfermé pour avoir mentionné le nom de Gogol.
Mon avis
La mère était une propriétaire aristocrate russe à l’ancienne mode. Elle voulait tout décider pour ses serfs : des occupations, aux mariages, voire même à la mort. Elle leur criait dessus, les rabrouait autant qu’elle pouvait. C’est d’elle dont s’est inspirée Tourguéniev, favorable à l’abolition du servage, pour écrire cette nouvelle.
Une vieille femme fait venir un robuste campagnard, sourd-muet, pour lui servir de gardien dans sa maison moscovite. Il et bien sûr fortement dépaysé, s’ennuie beaucoup et ne comprend pas pourquoi il est là. Il tombe ensuite amoureux d’une jeune femme qui sert aussi la vieille. Il ne doit pas la demander, elle, en mariage mais doit la demander à sa maîtresse. Sauf que celle-ci à décider de la marier à un autre : il doit s’incliner. Il s’attache alors à une jolie chienne qu’il appelle Moumou. Malheureusement cela ne sera pas du goût non plus de sa maîtresse.
La fin est tragique à mon sens car elle ne donne pas l’impression que l’homme soit libre. Bien sûr, il part de la maison de sa maîtresse mais il revient dans une autre propriété de celle-ci. Le livre est présenté comme un plaidoyer de Tourguéniev contre le servage. Je ne m’étais jamais rendue compte de cette vision tout de même assez pessimiste (je n’en avais jamais entendue parler en tout cas).
C’est une lecture rapide, très bien écrite (c’est Tourguéniev tout de même) et je crois assez fondateur de la pensée et des idées de l’auteur. Je vous le recommande donc si vous le trouvez sur une table en librairie. Par contre, il ne faut pas s’attendre à une grande fresque russe : c’est une nouvelle (50 pages, seulement dirais-je).
Références
Moumou de Ivan TOURGUÉNIEV – traduction d’Henri Mongault, revue par Édith Sherrer – texte présenté par Pierre Lartigue (Mercure de France – Le Petit Mercure, 1997)
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