Présentation de l’éditeur
Andrew MacLachlan n’est pas de ces hommes qui renoncent. Ce grand et vigoureux vétéran de la guerre de Crimée, qui descend de huguenots émigrés en Écosse, exerce son métier d’inspecteur de police à Édimbourg avec un instinct et une obstination qui le font craindre. Et lorsqu’il tombe sur une affaire où le Mal en personne semble s’être incarné, dissimulé sous plusieurs identités, il va faire montre d’une ténacité qui le mènera jusqu’à Londres et Paris, au cœur d’un monde de fax-semblants, de crimes et d’illusions mortelles.
Dans l’ambiance d’un XIXe siècle finissant, à la manière de ces romans-feuilletons haletants où les machinations succèdent aux scènes de vengeance, L’homme armé, roman noir hanté par l’idée du Destin, nous projette dans une intrigue digne de Stevenson, y ajoutant cet ingrédient pur malt : l’ronie. Mieux qu’un hommage aux lettre écossaises, un vrai plaisir romanesque.
Mon avis
L’auteur, Alain Gnaedig, est traducteur dans « les domaines britanniques et nordiques » (notamment de Karen Blixen, de Jens Christian Grondhal, de Charles Dickens, de Astrid Lindgren). Il s’agit ici de son deuxième roman publié.
Il m’a plu énormément, la preuve en est que je ne l’ai pas lâché avant de l’avoir fini ! Il m’a surpris car finalement j’attendais un roman policier et donc une enquête digne de son nom, avec un peu de réflexion (un peu de Holmes par exemple) mais en fait pas du tout. Andrew MacLachlan est un homme d’actions avant tout et ses méthodes d’investigation sont des plus classiques (à part qu’il aime voyager pour faire ses enquêtes) ; il n’en est pas moins une personne intelligente et cultivée, moins bien sûr que son ami Athanasius Scobie, qui est censé raconter l’histoire. Du coup, l’enquête est remplacée par des scènes d’actions et de multiples rebondissements. L’inspecteur MacLachlan n’hésite pas à tirer sur les suspects, malgré les remarques de son chef, et à tuer ceux que sont chef ne voudraient pas arrêter. Finalement, le héros du livre est donc assez moderne car je ne suis pas sûre que les auteurs de l’époque auraient raconter les sentiments et les expériences amoureuses de leurs héros.
Une autre chose très moderne du livre (comme d’ailleurs souligné dans la présentation de l’éditeur), c’est l’humour ou l’ironie : les remarques bien senties, les moqueries gentilles …
Après, il y a bien sûr tout ce qui est hommage : à de Quincey (MacLachlan découvre la drogue à Paris. Visiblement à Édimbourg, ils sont innocents. Il paraît que c’est une ville « policée »), aux questions de l’astrologie (l’envie de connaître son avenir en cette fin de siècle, l’histoire se passant au moment de Jack l’éventreur), aux automates (j’ai adoré toutes les scènes sur cette question), aux descriptions des mœurs mais aussi des paysages …
Ce mélange d’hommage moderne au passé marche vraiment très bien. Cela donne un roman qui ne paye pas de mine mais qui franchement est très agréable à découvrir et à lire. On regrettera finalement deux choses : que le roman soit trop court mais surtout que Alain Gnaedig ferme la porte à une deuxième aventure de Andrew MacLachlan.
Références
L’homme armé de Alain GNAEDIG (L’Arbre vengeur, 2011)
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