Quatrième de couverture
Nous sommes en 1942 : l’Europe est à feu et à sang, la Suisse est travaillée de sombres influences. À Payerne, rurale, cossue, ville de charcutiers « confite dans la vanité et le saindoux », le chômage aiguise les rancœurs et la haine ancestrale du Juif. Autour d’un « gauleiter » local, le garagiste Fernand Ischi, sorti d’une opérette rhénane, et d’un pasteur sans paroisse, proche de la légation nazie à Berne, le pasteur Lugrin, s’organise un complot de revanchards au front bas, d’oisifs que fascine la virilité germanique. Ils veulent du sang. Une victime expiatoire. Ce sera Arthur Bloch, marchand de bestiaux.
À la suite du Vampire de Ropraz, c’est un autre roman, splendide d’exactitude et de description, d’atmosphère et de secret, que Jacques Chessex nous donne. Les assassins sont dans la ville.
Mon avis
Après avoir lu l’avis de Wodka, j’ai sorti ce livre de ma PAL et je l’ai lu d’un seul trait. Vu le nombre de billet qu’il y a eu sur ce livre, tout le monde connaît plus ou moins l’histoire, sinon vous pouvez consulter le billet de Dominique par exemple. Finalement, ce dont j’avais envie de parler c’est de ce que j’ai ressenti à la lecture et ce par l’écriture et Jacques Chessex.
Il nous explique à la fin que c’est une histoire vraie, qu’il a vécu au moment des faits, quand il était enfant, dans cette petite ville où tout le monde avait plus ou moins l’air de se connaître. Dès le début du livre, on ressent un sentiment d’urgence mêlé à un sentiment de colère, comme si l’auteur (ou le narrateur) avait besoin que cela sorte. Même la présentation des personnages est rapide et faite avec des phrases chocs. Plus le livre avance, plus cela s’accélère où les cinq nazis vont tuer et dépecer le pauvre Arthur Bloch. Ce que vous avez lu d’une seule traite, sans respirer, explose, vous étouffez, vous avez envie de partir de cette horreur et je pense vraiment que c’est ce que voulait Jacques Chessex en adoptant cette manière de raconter. Parce que pour le procès il ne dit pas vraiment grand chose. C’est ce qui fait que ce roman n’est pas la narration d’un fait divers comme on peut en lire parfois dans cette collection.
Le sentiment d’apaisement ne vient que quand Jacques Chessex nous dit que c’est une histoire, son histoire.
C’est tout ce que je voulais dire sur ce livre même si cela ne doit pas vous aider beaucoup mais sachez qu’il vient de sortir en poche.
Références
Un juif pour l’exemple de Jacques CHESSEX (Grasset, 2009)
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