Cette idée de lecture a été piquée chez Dominique : je pourrais vous faire des billets sur au moins trois mois avec toutes les idées de lecture que je lui ai déjà pris. Pour l'instant, parlons de ce livre. Il s'agit du deuxième roman (mais premier traduit en français) de l'américaine Katharine Weber. On y parle de Patricia Dolan, la petite quarantaine, une historienne de l'art attachée à la bibliothèque de la collection Frick. Célibataire, sa vie se résume à son métier et son père Pete et son grand-père Paddy qui lui tous les deux transmis l'amour de leur terre natale, l'Irlande. Dans cette petite vie, en apparence bien calme, apparaît Mickey, un "cousin irlandais". Il est beaucoup plus jeune qu'elle mais elle en tombe follement amoureuse. Ce que j'ai oublié de vous dire, c'est que l'histoire se situe dans les années 90. uand on parle Irlande, on parle surtout politique et guerre. Mickey est membre d'une faction de l'IRA. Il demande à Patricia de l'aider pour le vol d'un Vermeer, la Jeune femme au luth.Le vol accompli (pas par elle rassurez-vous) elle se retrouve seule avec le tableau, face à la mer dans une maison irlandaise. C'est l'occasion pour elle de nous raconter toute l'histoire depuis le début (sa vie avant et pendant "Mickey") et surtout la fin…
J'ai beaucoup aimé cette lecture pour l'aspect intimiste du récit : une femme, face à la mer, en plein hiver, regarde sa vie. Elle y parle de ses amours, ses peines, ses chagrins, de comment elle survit (elle ne vit plus depuis assez longtemps) mais aussi de ce que l'Art a pu lui apporté dans sa jeunesse mais encore maintenant.
Les premières phrases : "19 janvier, pluvieux. Elle est belle. Rien au monde, absolument rien, n'est plus intéressant à étudier qu'un visage. Son regard me fascine, m'aimante, me tient prisonnière. Il fait froid, sombre, humide. Pourquoi suis-je ici ? Pour quoi faire ? Dans ces journées si courtes de janvier, la campagne entière, avec ses moutons, ses cochons, ses vaches semble plongée dans un désespoir hivernal. Le vent coupant, glacé, souffle jusque dans mes os. Je me demande par moments si j'arriverai un jour à me réchauffer.Je regarde mon visage dans le miroir et il me paraît lointai, flou, moins réel que le sien."
En conclusion, une belle lecture. Merci Dominique !
Un autre avis (pour ceux qui ne sont pas encore convaincus) : celui de Dda.
Références
Jeune femme au luth de Katharine WEBER – traduit de l'américain par Moea Durieux (Les éditions du sonneur, 2008)
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