Tout le monde lit Sebastian Fitzek, en tout cas parmi les gens dont j’écoute les avis sur YouTube, dont je lis les avis sur des blogs et surtout parmi les gens apprenant l’allemand. En tout cas, c’est l’impression que j’en ai (j’ai aussi l’impression que c’est un peu le Guillaume Musso allemand au niveau de la popularité… après je ne sais pas pour les histoires, puisque je n’ai pas lu Guillaume Musso). Du coup, à mon dernier passage à la bibliothèque, j’ai emprunté ce livre qui était mis en évidence sur une étagère au rayon livre en allemand. Et c’est une très bonne pioche. J’ai eu de la chance car apparemment, la qualité des intrigues peut être inégale pour cet auteur.
L’explication du titre est déjà toute une histoire. On appelle passager 23 sur un bateau de croisière, un passager qui disparaît pendant le voyage. En effet, chaque année dans le monde, 23 personnes disparaissent sur ces bateaux, qui sont souvent vus comme la solution parfaite pour se suicider. Sebastian Fitzek va fonder toute son histoire sur ce fait réel, qu’il a lu il y a quelques années dans un journal. Et sur un autre fait : il n’y a pas de personnel de police sur un bateau de croisière, seulement des officiers chargés de la sécurité. Si un acte illégal, comme un meurtre, se produit durant une croisière, il faut attendre la prochaine escale pour prévenir la police et les faire monter pour mener l’enquête.
Anouk, âgée d’une dizaine d’années, réapparaît soudainement sur le « Sultan des Mers », après avoir disparu, avec sa mère, Naomi, soudainement, de ce même bateau, il y a deux mois. Le propriétaire du bateau, le capitaine, une habituée (qui loue une cabine à l’année), la doctoresse … tout le monde se demande où la petite fille a bien pu se cacher pendant ces deux mois, et surtout qui l’a enlevée et retenue dans cette cachette. Bien sûr, la petite fille ne dit rien puisqu’elle est complètement traumatisée et blessée par ce qu’il s’est passé. Ne voulant pas alerter la police pour ne pas perdre de l’argent, suite à l’immobilisation du bateau, nécessaire pour l’enquête, on décide d’appeler Martin Schwartz, policier psychologue, spécialiste des infiltrations à haut risque. Pourquoi ce choix ? Schwartz a perdu il y a quelques années femme et fils sur ce même bateau. La mère aurait jeté son fils par-dessus bord après l’avoir endormi au chloroforme et avant de se suicider. Bien sûr, Martin Schwartz n’a jamais cru à cette version et n’a jamais perdu espoir de comprendre enfin ce qu’il s’est passé, d’autant qu’il s’en veut puisqu’il n’était pas là au moment de la disparition, trop occupé par sa « dernière » enquête.
Dès le début, il y a un schéma, puisque dans les deux cas, il s’agit de femmes seules, voyageant avec leur enfant, préadolescent, ayant des problèmes dans leur vie (pour Anouk, on ne saura qu’après quel problème mais on comprend rapidement qu’elle est particulière). Le fait que la fillette réapparaisse fait que l’on peut soupçonner sans beaucoup de difficultés que le coupable est à bord et qu’il était déjà là pour la famille de Martin (si on suppose que pour la famille de Martin, il y ait bien eu meurtres et que l’on a affaire à un serial killer). On a une belle enquête en huis clos (bon avec 4000 suspects, je vous l’accorde mais quand même), qu’il presse de résoudre, puisque le capitaine accueille sa filleule et sa mère, qui voyagent seules, toutes les deux, après un divorce. Or la jeune fille de quinze ans pose des problèmes depuis plusieurs mois : elle ne voit plus ses amies, a du mal à l’école, se rebelle contre sa mère … Juste avant de partir, sa mère apprend par son amant l’existence d’une vidéo où on voit la fille en prostituée faire des avances à un client. La mère craint un potentiel suicide mais… trop tard le bateau est déjà parti.
Je pense que je vous ai raconté environ 40 pages du roman ! Et il y en a 425. Ces chiffres permettent de voir que le livre a un rythme rapide, enchaîne les scènes d’action, les retournements de situation, les fausses pistes. On ne s’ennuie jamais, mais alors jamais dans ce livre. De plus, le dénouement est complètement inattendu (même s’il y a un bout que j’ai trouvé un peu exagéré). L’épilogue est amusant car il répond au prologue, sur lequel le lecteur s’appuie pour comprendre le roman et que le lecteur n’a pas (forcément) compris après le dénouement.
De plus, ce livre nous fait découvrir un environnement qu’on connaît peu, même en ayant fait des croisières : celui des bateaux de croisière (et même en ayant regardé tous les épisodes de La Croisière s’amuse). On découvre les coulisses d’un bateau tant au niveau des lieux qu’au niveau des personnes. Dans les remerciements, Sebastian Fitzek remercie d’ailleurs un capitaine qui lui a fait découvrir ce monde lors de ses recherches.
Pour ce qui est de l’écriture, je ne peux pas vraiment en parler puisque je l’ai lu en allemand. Mais pour ceux qui veulent le lire pour entretenir leur allemand, cela se lit bien. Il n’y a pas de parties entières qui soient complètement incompréhensibles, seulement des mots de vocabulaire. De plus, c’est un livre très motivant car il est fait de courts chapitres, où il se passe forcément quelque chose, permettant de fractionner sa lecture plus facilement quand on n’est pas bilingue et ainsi de ne pas se décourager.
En conclusion, comme je le disais, une bonne pioche. Et je relirai sans aucun doute Sebastian Fitzek, d’autant qu’il y en a un qui se passe dans un avion !
Références
Passagier 23 de Sebastian FITZEK (Droemer Knaur Taschenbuch, 2015)
Ce livre a paru en français en mars 2018 chez L’Archipel, sous le titre Passager 23.
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