Laura patine de Laura Sintija Černiauskaité

luciepatinelaurasintijacerniauskeiteLucie patine fait partie des vingt-sept pièces (une par pays européen), jouée en 2008, dans le cadre de la Saison culturelle européenne et qui sont ensuite sorties aux éditions Théâtrales. Cette pièce est la pièce lituanienne, écrite par Laura Sintija Černiauskaité, auteur à la fois de roman (un en fait), de nouvelles, et de pièces de théâtre. Pour l’instant, il me semble qu’il s’agit de son seul texte traduit en français.

Elle met en scène plusieurs couples, dans une pièce à deux actes. Le premier couple est celui de Lucie et Félix qui vivent une relation très routinière, et où Lucie reproche à mot à peine voilé à Félix de ne plus la voir (et/ou de ne plus la comprendre). Bien sûr, il tombe des nues parce qu’il lui semblait que pourtant il était toujours là pour elle (et qu’elle aussi était toujours là pour lui en contrepartie). De but en blanc, elle lui annonce qu’elle le quitte. Il cherche la réponse à la question que toute personne se poserait à ce moment-là : pourquoi ?

Elle lui explique alors que oui, il y a un autre homme mais un homme qui ne la voit pas. Il s’agit de l’homme qui lui donne les patins à la patinoire. C’est le deuxième couple que l’on suit, ce type et sa femme Tanya. Ils ont eux aussi amoureux mais après leur premier enfant, Tanya manque de confiance en elle, ne mange plus assez et demande systématiquement à son mari de lui montrer qu’il l’aime. Ce n’est pas une relation, pourtant le type ne la lâche pas. Lucie ne s’interpose pas dans ce couple.

Qu’est-ce qui fait que ces deux femmes sont amoureuses du même homme ? Parce qu’il a quelque chose de plus que les autres, un rêve ou des souvenirs, qui lui permet de ne pas être engluer dans la vie quotidienne. C’est un ancien aviateur et y pense beaucoup. D’ailleurs, Lucie le dit à un moment : pour que l’homme vous voit vraiment, il faut passer par la fenêtre parce que c’est là qu’il observe tout le temps.

Le troisième couple que l’on suit est le couple des parents de Félix, une douzaine d’années avant l’histoire qui est présentée. Le père de Félix est extrêmement malade et c’est sa mère qui s’occupe du malade, avec un certain dévouement tout de même. Pourtant, elle le trompe dans la pièce d’à côté avec la compréhension de son mari immobilisé dans son lit.

Dans cette pièce, ce sont donc trois versions de couples et d’amour qui nous sont présentés. C’est une lecture intéressante car l’auteur présente sa vision de ces deux « notions », sans fanfreluche mais avec une vision vraiment très quotidienne (qui correspond bien à ce que j’ai pu voir dans la vie de tous les jours). Si on voulait simplifier, on pourrait dire que d’après l’auteur, la vie à deux permet de vivre et d’apprécier la vie plus complètement, qu’elle permet d’avoir au moins un support, une aide.

J’ai apprécié la manière d’écrire de l’auteur, de présenter et d’imbriquer les scènes pour former un tableau, un tout, qui au premier abord semble disparate et incohérente mais qui après la lecture de la dernière page, prend un sens.

Je le répète mais bon, c’est une lecture intéressante.

Références

Lucie patine de Laura Sintija ČERNIAUSKAITÉ – traduit du lituanien par Akvilé Melkūnaité, avec la collaboration de Laurent Muhleisen (Éditions Théâtrales, 2008)


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