J’ai pris ce livre la semaine dernière à Gibert Joseph car je trouvais la couverture extrêmement jolie. La quatrième de couverture a aussi joué, bien évidemment.
On est à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la situation est extrêmement tendue mais la guerre n’est pas encre déclarée. Un homme part de chez lui, en Finlande, pour un voyage d’affaires dans le sud de l’Europe.
Le premier chapitre raconte sa « dernière soirée »en Finlande, avant son départ. On se rend rapidement compte qu’il est triste, solitaire et insatisfait. Son couple n’en est plus un : sa femme sort seule, il passe ses soirées seul, elle ne s’intéresse à ses voyages que pour les cadeaux qu’il peut lui rapporter. De par la situation, il décide de faire le tri dans ses papiers et il s’aperçoit que c’est plus facile qu’il ne le croyait. En lisant cela, le lecteur ne peut que penser que sa vie est vide, ou plutôt n’a aucune sens.
Le deuxième chapitre se passe à l’aéroport. Les vols vers le sud sont interrompus, il se retrouve bloqué dans la salle d’attente avec une femme. Là-dessus, un pilote fait un esclandre ; il veut ramener son avion dans son pays. Son radio a été arrêté « illégalement » mais il décide qu’il est capable de tout faire. Au final, le radio est libéré et ils partent donc à quatre : le pilote, le radio, l’homme et la femme (j’ai oublié de préciser qu’aucun des deux ne sera jamais nommé). Il n’y a plus franchement d’appui ; ils ne connaissent pas la situation « en bas » – le pays existe-t-il encore ?, si oui, est-il ennemi ou ami ? Le voyage est périlleux et finit mal : l’avion se crashe sur une montagne (toute ressemblance avec des faits réels n’est que fortuite), dans un pays inconnu. Le crash tue les pilotes mais pas les passagers. Commence alors pour eux un long voyage, dangereux, plein d’imprévus et de rencontres (le livre ne fait que 110 pages par contre) mais au cours duquel ils vont se redécouvrir.
J’ai personnellement trouvé la trame de l’histoire très intéressante. Je n’avais jamais réfléchi sur ce type de situation, l’entre-deux entre paix et guerre. Ce livre soulève cette question ainsi que ce qu’est un pays, le symbole comme la réalité. J’ai été moins persuadé par la « redécouverte » des personnages. Cela vient à mon avis du fait que justement ils ne sont pas suffisamment creusés au niveau psychique pour qu’on puisse s’y attacher. Il répète comme un mantra « nous avons survécu », abandonnons ceci, abandonnons cela mais la lectrice que je suis n’y a pas cru. Autant on n’arrive à se figurer le paysage, la situation, la tension mais pas les personnages.
Ce livre a aussi souffert de ma lecture précédente La neige noire de Paul Lynch. Alors que Lynch a un style très riche, très évocateur, le style de Waltari m’a semblé très sec, très, voire trop direct. Paul Lynch se focalise dans son roman sur les personnages alors que Mika Waltari favorise l’intrigue et la description.
J’aime énormément les romans courts mais je trouve que ce livre aurait gagné en épaisseur pour affermir le propos. Avez-vous lu Sinouhé l’Égyptien ? Est-ce du même genre ?
Références
Ce genre de choses n’arrive jamais de Mika WALTARI – roman traduit du finnois par Anne Colin du Terrail (Actes Sud, 2015)
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