J’ai acheté ce livre lors du dernier salon du livre, juste après avoir lu l’avis de Clara (quand je vois la date du billet, je me dis que soit j’ai lu le billet très en retard, soit ce qu’elle en disait m’avait beaucoup marqué). Je ne tenais pas particulièrement à lire ce livre et c’est donc l’occasion qui a fait le larron. Je l’ai donc lu début septembre je pense et il m’en reste encore beaucoup. Je peux donc vous dire que ce n’est pas un livre qu’on oublie sitôt fini.
L’héroïne du livre s’appelle Charlotte. Elle a dix-sept ans et attend de pouvoir parler à un juge. Le livre va nous expliquer comment et pourquoi elle est arrivée là.
Il y a trois fils qui s’entremêlent :
- le premier fil, le plus important, est celui qui raconte l’histoire de Charlotte, de ses sept à ses dix-sept ans, du moment où son père à commencer à la maltraiter jusqu’au moment où il a arrêté. Charlotte raconte son histoire dans un cahier qu’elle écrit en attendant le juge (cela dure toute la journée tout de même) pour pouvoir le lui remettre quand elle le verra. En effet, elle n’arrive pas à prendre la parole sur ce qui lui est arrivé mais arrive à l’écrire. Les mots écrits ont une très grande importance pour elle.
- le deuxième fil s’écrit aussi dans ce cahier. Charlotte dit par des courts paragraphes, percutants, ce qu’elle attend aujourd’hui de la vie, en mettant cela en parallèle avec des épisodes de son passé qu’elle vient de raconter.
- le troisième fil raconte tout simplement le présent, comment Charlotte essaie de se reconstruire, ce qu’elle pense de son éducatrice, de son entourage, de sa mère, des gens.
La narration mêle donc passé, présent et futur. Charlotte apparaît comme quelqu’un de très froid, mais surtout de très maîtrisé. Il n’y a pas de débordement de sentiments, tant dans un sens que dans l’autre. L’impression que j’en ai tiré est que tout est contenu en elle. Une partie du livre traite aussi de l’amour de la littérature de la jeune fille. Il faut lire la manière dont elle vit La Religieuse ou la mythologie grecque. Ce ne sont pas que des lectures pour elle : elle y trouve une réelle force. Quand elle parle de livre, elle s’anime, elle vibre et elle n’est plus froide.
L’auteur est professeur de français et je ne pense pas que dans la réalité, les livres aident à ce point là un enfant battu. Dans un entretien, on entend l’auteur expliquer que c’est cet amour de la littérature qu’elle a en commun avec Charlotte (l’auteur n’a pas été battue dans son enfance, c’est bien un roman). Elle en parle avec la même force de caractère que son personnage.
Ce n’est donc pas un livre très drôle, très attirant … c’est un livre sobre sur un sujet difficile. Il apporte une chose importante à des gens qui n’ont pas vécu ce genre d’expérience : pourquoi les enfants ne parlent pas même si certains adultes tentent de voir ce qui se passe ? C’est un premier roman dont je vous conseille la lecture, pour vous aussi comprendre.
Références
Et je prendrai tout ce qu’il y a à prendre de Céline LAPERTOT (Viviane Hamy, 2014)
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