La nuit des longs bâtons de Bernard Coat

LaNuitDesLongsBatonsBernardCoatJ’ai découvert ce livre sur Twitter car je suis abonnée au fil de la maison d’éditions, Numeriklire. D’habitude, je ne comprends pas du tout leurs tweets car il faut toujours cliquer alors que moi, je suis dans le rer, et que le réseau c’est un peu quand il veut, et que cela me saoule avec mon windows phone de revenir en arrière … Donc en résumé, je ne clique jamais et du coup, je ne vois jamais de quoi parle leurs livres. Mais là j’ai cliqué … par chance. J’aime beaucoup la couverture aussi. Donc j’ai acheté le livre (2,99 €, c’est plus facile de se tromper à ce prix là).

La nuit des longs bâtons est la nuit du 5 août 1966 (on peut trouver juillet aussi) où

Lors d’une réunion à l’université de Buenos Aires, la police intervient avec violence : 200 étudiants sont emprisonnés et 30 blessés. Ils viennent de dénoncer les purges dont sont victimes les professeurs et les membres de l’administration. Cette « nuit des Longs Bâtons » marque la fin de l’autonomie de l’Université et entraîne la radicalisation politique des étudiants, influencés par la révolution cubaine et les théories marxistes. [source]

Ce texte court (47 pages sur ma tablette) se concentre sur un professeur d’université, Miguel Galvano, vivant chez sa mère et ayant deux amis, le peintre Mario Juan et le professeur Tito Gazal, et une amie Mica (je ne suis pas sûre d’avoir bien compris les relations entretenus avec Miguel). En tout cas, Miguel a été arrêté ainsi que ses connaissances. C’est à ce moment qu’on arrive dans le récit, le moment où les gardes, juges … vont s’occuper du cas de Miguel. On va suivre interrogatoires, tortures psychologiques (on lui montre les supplices que l’on fait subir aux autres prisonniers). Tout cela pour qu’il dénonce des personnes de son entourage. On lui demande à la suite de cela s’il veut devenir lui-même juge dans la dictature. C’est à cette question que s’attache le texte : à quel prix doit-on vivre ?

Parce qu’il était un homme, il voulait vivre. Il ne vivrait qu’en se trahissant lui-même. Pour rester fidèle à lui-même, il lui faudrait mourir. [p. 41]

Le mot thriller, pour caractériser un livre, n’a jamais été aussi bien utilisé dans mon cas. Je me suis sentie nauséeuse tout au long de ma lecture (la description des tortures a joué beaucoup). Le texte est froid et méthodique. Cela sonne comme quelque chose d’inéluctable, comme qui dirait, on sent que Miguel Galvano va rencontrer son destin. Miguel avance mais ne peut regarder sur les côtés, ou en arrière, il sera obliger de choisir.

Le texte m’a semblé très cinématographique (j’ai été influencé parce que je savais que l’auteur était aussi scénariste). On s’imagine une lumière sombre, un plan fixe sur le visage de Miguel pour filmer ses réactions … où on pourrait constater qu’il ne montre rien. Il y aurait aussi l’avancée lente des personnages dans les couloirs, les portes qui se ferment devant une situation dramatique. Ce texte est extrêmement visuel  ; cela serait très intéressant à voir en court métrage (pour garder l’intensité dramatique).

Un très bon texte de la rentrée littéraire selon moi !

Je pense que je lirais les deux romans noirs du même auteur, disponibles chez l’éditeur. Apparemment, ils sont différents, plus noirs, plus contemporains, mettant en scène un même personnage, Bernard Balzac. Je note aussi pour moi, Le sonneur noir du bagad Quimper de Alex Nicol.

Références

La nuit des longs bâtons de Bernard COAT (Numeriklire, 2014)


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