Cela faisait longtemps que je n’avais pas ouvert un Anne Perry. Alors quand j’ai été à Gibert la semaine dernière, je n’ai pas résisté à ce petit volume à la couverture attrayante selon mon goût (puis la quatrième de couverture parle d’un libraire). Pour le coup, c’est une grande déception.
Il faut noter que c’est un livre de commande, écrit spécialement pour la série « Bibliomysteries ». L’éditeur a demandé un court texte. Pari réussi : le livre fait 80 pages.
Un libraire, Monty Danforth, seul un soir à la librairie, trouve dans un carton de nouvelles acquisitions un manuscrit, plus exactement un très vieux parchemin très mystérieux car il échappe à toutes les tentatives de reproduction : photocopieuse, photographie. Peu de temps après (la même nuit), un vieil homme arrive avec sa petite fille pour acquérir ce parchemin alors que personne n’est au courant. Dans les jours qui suivent, deux nouveaux acquéreurs arrivent dont un homme d’église (je pense que déjà avec cette indication vous voyez mieux la nature du parchemin, son époque et son origine). Parallèlement, le libraire s’inquiète de l’absence de son patron depuis quelques jours pour cause de maladie. Intrigué par tant de mystères, Monty demande conseil à son ami, le très cartésien Hank Savage. Anne Perry ne conclut pas sa nouvelle car elle voulait écrire une fin ouverte d’après l’interview en fin de volume.
Ce texte est un ensemble de déjà-vu : le libraire qui trouve un parchemin, le duo « le gars attiré par le fantastique – le gars qui explique tout par la science », le mystère du parchemin, les acquéreurs … Je n’ai absolument rien trouvé d’original. De plus, le livre manque quelque peu d’atmosphère brumeuse, mystérieuse (la couverture ne tient pas ses promesses pour cela). La seule idée que j’ai trouvé intéressante est celle émise par l’auteur dans l’interview, que plus une religion a d’adeptes, plus elle se simplifie pour être comprise par le plus grand nombre. Cette idée n’est pas assez développée (même pas du tout en fait).
C’est une déception dans le sens où Anne Perry voulait faire un texte versant dans l’ésotérisme mais elle n’y arrive pas car tout est déjà vu et survolé. Elle n’a pas pu développer cette thématique dans une nouvelle. Une déception que j’oublierai bien vite pour ne garder que mes bons souvenirs d’Anne Perry.
Références
Le mystère de High Street de Anne PERRY – Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) (Ombres noirs, 2014)
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