Cecile's Blog

Deux nouvelles de Alberto Barrera Tyszka

Il y a une ou deux semaines, Magali Homps, une des responsables de la maison d’édition Zinnia, a mis un commentaire sous mon billet de La Maladie de Alberto Barrera Tyszka, m’expliquant que sa maison d’édition avait fait paraître deux nouvelles de cet auteur et que peut-être elles pourraient me plaire.

Intriguée, j’ai découvert sur leur site que Zinnia est une maison fondée en 2013, à Lyon, qui se consacre exclusivement à la promotion et à la diffusion des littératures latino-américaines. J’ai donc feuilleté le catalogue parce que quitte à commander des livres, autant ne pas en commander deux. Finalement, j’ai utilisé mon compte PayPal pour en commander trois. Les ouvrages sont disponibles en papier et en numérique (ils sont moins chers alors). J’ai choisi le papier car le site dit qu’un soin particulier est accordé à la création du livre.

J’ai reçu les trois livres dans la semaine. Première constatation : en effet, ils sont très beaux. Ce sont des nouvelles donc ce sont des petits formats. C’est un peu le même type de texte que l’on vend avec les magazines féminins ou Le monde l’été sauf que là, c’est une maison d’édition qui le fait, par des gens qui lisent et donc ils savent que un beau texte est lu et gardé dans une bibliothèque et ne doit pas tomber en ruine au bout de deux lectures. Ils sentent, ils sont cousus, les couvertures sont discrètes et de bon goût avec un léger relief, le papier est épais, la police est à la bonne taille. Un livre quoi, pas un assemblage de papier.

J’ai lu cette semaine les deux nouvelles de Alberto Barrera Tyszka. J’en ai préféré une par rapport à l’autre.

CorrespondanceDesAutresLa Correspondance des autres est l’histoire d’un professeur qui décide d’aller enseigner bénévolement la littérature dans une prison de Caracas. Il va avoir des élèves, tous volontaires, qui vont l’écouter. Jusqu’au jour où une émeute va se produire et va bouleverser la vie du professeur mais aussi de ses nouvelles.

Le texte fait une vingtaine de pages et j’ai eu du mal à comprendre ce que l’auteur avait bien pu vouloir signifier. À mon avis, le texte parle de l’importance de la maîtrise de la parole et de l’écrit et surtout du pouvoir que cela donne par rapport à ceux qui ne l’ont pas (ou qui l’on perdu). Le texte, à travers les différentes situations et les différents personnages, envisage ces situations. La dernière image du livre est inoubliable et très significative.

C’est un texte, bien écrit et bien amené. Il fait passer beaucoup d’idées en très peu de pages. Cela aurait peut être demandé plus de pages.

Je dis cela car la veille j’avais lu Balles perdues, plus longe puisqu’il fait une cinquantaine de pages. Je vous recommande absolument ce deuxième texte. Balles perdues est l’histoire d’un père qui voit à la télé son fils aîné se faire tirer dessus lors d’une manifestation et disparaître dans la foule. Le choc est d’autant plus que personne ne comprend ce qu’il faisait dans cette manifestation politique puisqu’il était le plus apolitique de la famille.

BallesPerduesLa famille après vérification s’inquiète et voudrait savoir ce qu’il est devenu. Elle va voir les hôpitaux, les morgues, la télévision (pour voir s’il n’y aurait pas d’autres images qui en disent plus). Rien, pas de nouvelles. Cependant, la famille se divise sur la stratégie à apporter : aller voir les télévisions, oui mais lesquelles, celles pro-gouvernement, celles anti-gouvernement ? On voit les dissensions arriver, chacun choisissant sa voie mais surtout il y a un grand absent dans le texte, c’est le disparu. La chute est d’autant plus marquante pour le lecteur.

En peu de pages, l’auteur passe d’un thème un peu thriller (dans le sens d’évènement palpitant), au drame familial, à la chronique des divisions d’un pays et de l’influence des médias sur les gens. On ne perd jamais le fil même en véhiculant autant d’idées, l’histoire est menée de mains de maître. Tout est logique et naturel. C’est une vraie nouvelle avec un fond intéressant et mémorable.

C’est un très bon texte. Si toutes les nouvelles étaient comme cela …

Références

La correspondance des autres de Alberto Barrera Tyszka – traduit de l’espagnol par Nicole Rochaix (Zinnia Éditions, 2013)

Balles perdues de Alberto Barrera Tyszka – traduit de l’espagnol par Nicole Rochaix (Zinnia Éditions, 2013)


Commentaires

3 réponses à “Deux nouvelles de Alberto Barrera Tyszka”

  1. ‘Balles perdues’ me tente beaucoup du coup, ça recoupe ce dont on parle en cours d’espagnol en ce moment et je serais curieuse de voir ça sur le plan de la fiction. En plus tu me tente à parle de la fabrication des livres ; je suis faible comme ça.

    1. Avatar de cecile
      cecile

      C’est la meilleure nouvelle à mon avis. Les livres sont un peu cher mais franchement jolis.

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