Présentation de l’éditeur
Avant de perdre la mémoire à la suite d’un accident, l’écrivain Paul Fauster travaillait à la biographie de l’une des figures poétiques les plus mystérieuses du XXe siècle : Endsen, disparu à Prague dans les années cinquante sans laisser de trace. Résolu à dénouer les fils qui lient son propre passé à celui du poète, Fauster découvre peu à peu l’étrange complot qui, de Prague à Berlin, de Petrograd à Moscou en passant par Budapest, a failli lui coûter la vie.
Mon avis
J’ai lu ce livre il y a quelques mois. J’ai donc beaucoup hésité avant d’écrire ce petit billet. Ce qui m’a décidé c’est que comme toujours avec Pierre Cendors ce livre est remarquable (de quoi vous réconciliez avec la littérature française).
Pour ne pas mentir, j’ai du relire la quatrième de couverture pour me remettre en mémoire l’histoire. Pierre Cendors reprend dans ce livre l’idée de l’écrivain mystérieux, celui que l’on croit mort, que l’on croit retiré ou muet… Cet écrivain est bien sûr talentueux (sinon on ne le rechercherait pas). Pierre Cendors tisse donc sa trame autour d’une énigme littéraire avec des doubles de chair et d’os et de papier. En écrivain ce livre, l’auteur répond à quelques questions ouvertes dans L’Homme caché. En effet, Cendors rédige une œuvre plus qu’une série de livres : chaque ouvrage renvoie à un autre qui renvoie à un autre… (cela aussi est rare en littérature française).
Pour autant, l’histoire n’est pas la qualité la plus remarquable de ce livre. Pour moi, c’est l’atmosphère qui ressort de ce livre. À la lecture vous êtes hypnotisé. Le bruit autour de vous n’existe plus. Vous êtes en Europe de l’Est, au milieu d’une rue embrumée. Vous êtes seul (toujours au moins intérieurement dans les romans de Pierre Cendors). Vous êtes toujours au bord d’une abîme. Plus exactement on ne peut pas lire ce livre en n’utilisant que son cerveau. Entre en jeu les sens, le cœur. Vous êtes comme oppressé mais jamais vous ne tombez dans une relation malsaine avec l’auteur, le livre, l’histoire. C’est cela pour moi être au bord de l abîme avec un livre. Je n’ai ressenti cela, en littérature française, qu’avec Pierre Cendors. C’est ce qui fait pour moi l’absolu nécessité de lire ce livre.
Ce qui ne gâche rien : ke soin apporté par La dernière goutte pour la création de ses livres. Le format, le papier, la police font que le livre est très agréable à lire.
Références
Les fragments Solander de Pierre CENDORS (La dernière goutte, 2012)
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