1953, URSS. C’est une année charnière car c’est l’année où Staline meurt et où le pays commence à se libérer de son emprise. Ce roman se passe avant et après cette période de transition.
Avant. Leo est un agent très docile du MGB, la police d’État chargée du contre-espionnage. Il ne pose pas trop de questions. Il interroge, torture, tue quand on lui dit qu’il a affaire à un traitre.
Exemple. Un des fils de son subordonné a été tué par un train. Officiellement, c’est un accident. Pourtant, les parents soupçonnent un meurtre car le petit garçon avait la bouche remplie de terre et il était nu. Leo va cependant défendre devant eux la thèse officielle sans même les écouter. Il ne se pose toujours pas de questions. On lui demande ensuite de dénoncer sa femme. Il doute un peu mais il décide de ne pas obéir et de lui faire confiance. Normalement, cela mérite la peine de mort.
Mais Staline meurt. L’État est désorganisé. Plus personne n’ose prendre de décisions qui puissent déplaire au futur nouveau régime. Leo et sa femme seront déportés dans une petite ville. À leur arrivée, ils sont confrontés à un meurtre qui ressemble étrangement à celui du petit garçon de Moscou.
Une enquête interdite débute. En effet, il ne peut pas y avoir de meurtrier, surtout en série, dans le pays du bonheur organisé.
Ce livre est du genre thriller : il y a un rythme rapide avec un enchaînement continu de péripéties, un mystère, des ennemis à combatte. C’est une excellent lecture détente car on apprend finalement assez peu sur l’URSS même si le contexte historique n’est pas absent. Le dénouement a, pour moi, été inattendu car je n’avais pas fait le rapprochement entre les différents éléments. Je me suis sentie très bête quand la vérité nous a été dévoilée.
C’est un peu hypocrite de vous parler de lecture détente car je ne l’ai pas vraiment lu : je l’ai écouté. Je pense même a posteriori que si j’avais lu ce livre, je l’aurais abandonné alors qu’avec le livre audio, cela a été un véritable plaisir grâce à la voix du lecture. Elle est magnifique, envoûtante. Il module très bien son intonation suivant les situations. Il change même de voix quand d’autres personnages parlent, avec des voix très crédibles en plus.
J’accorde une mention spéciale à deux points :
- à un moment, le texte dit que Leo entend la voix de sa femme avec un écho. Le technicien du son a fait un écho ! Soit il a tout écouté car il était aussi captivé que moi, soit c’est un homme minutieux (ou une femme) qui aime le travail soigné ;
- à la petite musique qui annonce les chapitres et qui met tout de suite dans l’ambiance.
Ce livre rentre dans le cadre de l’Hiver en Russie de Titine et Cryssilda.
Merci à Chloé de Audiolib pour ce très beau cadeau de Noël !
Références
Enfant 44 de Tom Rob Smith – traduit de l’anglais par France Camus-Pichon – texte intégral lu par Frédéric Meaux (Audiolib, 2009)
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