Quatrième de couverture
On croit dévorer des livres, quand nous ne sommes plus que leur pitance.
(…)
Quand je vous aurai fait vivre l’expérience de mon histoire, vous réfléchirez à deux fois avant de me traiter de fou.
Si, toutefois, vous avez encore les moyens de réfléchir.
La Maison-Livre surprendra bien des lecteurs. Gérald Duchemin arpente ici, dans ce roman colérique, teinté de fantastique, des sentiers non encore battus. Et si le livre contenait de vrais dangers ? Pourtant, cette histoire n’est qu’une déclaration d’amour à la littérature. Paradoxal ? Oui, comme toute histoire d’amour.
Après Carmélia, L’Échafaud ou L’Excentrique M. Céraste, Petits Contes Macabres et La laiteuse et son chat, Gérald Duchemin poursuit sa trajectoire d’écrivain, comme qui dirait son bonhomme de chemin.
Mon avis
Ce livre est à lire, relire, offrir … à tous les amoureux des livres que vous connaissez. Et même aux autres.
Vous vous doutez de comment et pourquoi je l’ai pris à la librairie. Il y avait le mot livre dans le titre. L’histoire parlait d’amoureux des livres. Cela marche à chaque fois sur moi. Cela n’a pas loupé car j’ai dévoré tout d’un coup hier soir.
C’est un mélange de La Maison en papier de Carlos María Dominguez, du Bibliomane de Jean-François Kierkowski, de la Reine des Lectrices avec du Edgar Poe pour le chat, la maison et l’ambiance de la maison.
Georges Malaga, potentiel acheteur d’une très jolie maison à Montpellier, est en train de le visiter quand il rencontre d’une manière bien particulière l’ancien propriétaire qui n’est plus vraiment lui-même. Celui-ci va lui raconter son histoire. Il a acheté la maison peuplé d’étagères et où il y avait encore les meubles (c’était un cadeau de l’ancien propriétaire). Il a pensé qu’il y avait des gens complètement fous pour lire au temps. Il s’est dit qu’à la première occasion, il démonterait les étagères pour gagner de l’espace. Le propriétaire lui donne entièrement raison car il déménage pour cette raison (il va même donner ses livres !) Une fois tout seul, il tombe sur un exemplaire oublié (ou qui s’est échappé, allez savoir) Les Fleurs du Mal de Baudelaire et il a le malheur d’ouvrir le livre. Il est donc pris !
Pourquoi démonter les étagères ? Il suffit d’acheter des livres pour les remplir. Il commence à nous raconter son addiction : ses parcours en librairies, sa relation fusionnelle avec ses livres. Au début, c’est gentil mais après il sent son espace professionnel, social, matériel se faire grignoter par cette multitude de livre. Ils sont en train de prendre tout l’espace (bientôt, ils vont attaquer les fenêtres). Il y a des personnes d’À la recherche du temps perdu qui joue des scènes dans sa maison. Il se sent en danger (son chat Edgar le confirme). La maison semble hantée !Il faut faire quelque chose … C’est pourquoi il faut lire le livre (pour savoir ce qui va vous arriver si vous continuez à être book addict).
J’ai donc refermé hier soir ce livre, en pleine nuit donc. J’ai fermé ma lumière de chevet en regardant tous mes livres dans leurs étagères et ceux qui sont en pile par terre. J’ai espéré qu’il ne se passe rien et que je me réveille en pleine forme ce matin. C’est le cas ! Je pense donc que je ne suis pas franchement très atteinte (on se rassure comme on peut).
L’écriture de Gérald Duchemin est rapide, alerte. Elle est prompte à déclencher l’addiction, à tourner les pages de manière compulsive : une fois pris, vous ne pouvez pas fermer ce livre comme cela. C’est comme un thriller pour lecteur boulimique !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.
Références
La Maison-Livre de Gérald DUCHEMIN (Éditions Le Chat Rouge, 2012)
La photo de couverture est moche car c’est moi qui l’est prise. Ceci explique cela. En fait le livre est marron pas gris sale.
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