Dans le terrier du lapin blanc de Juan Pablo Villalobos

Quatrième de couverture

Il était une fois un petit garçon très intelligent passionné par les chapeaux, les dictionnaires, les samouraïs et la délicatesse infinie des sans-culottes. Un jour, il se pique de doter son zoo privé d’hippopotames nains du Liberia, et qu’importe que l’espèce soit en voie d’extinction ! Il les aura car papa peut tout. Papa est riche et puissant : il travaille dans la cocaïne. Depuis la forteresse où il vit reclus avec son narcotrafiquant de père et sa cour, le « Candide » observe un monde fantasmagorique et pourtant réel qui répond au moindre de ses désirs. S’il paraît extravagant, il est plein, en vérité, d’une cohérence implacable : le caprice puéril n’est qu’une réplique en miniature de la démence adulte.

Puisant avec brio à la source de l’ironie pour bâtir ce court roman philosophique, l’auteur brandit le pouvoir subversif de la dérision pour pointer une violence mexicaine prégnante et l’affilier, surtout, à une longue tradition humaine. Il semblerait, en effet, que toutes les civilisations comptent leurs coupeurs de têtes et qu’il ne soit pas si rare que les petits lapins blancs se transforment en serpents à sonnette.

Mon avis

Le texte est très bien écrit car il y a le ton faussement naïf de l’enfant qui utilise ses mots pour décrire ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il comprend et surtout ce qu’il pense. Malgré tout, il ne voit pas grands choses puisqu’il est cloîtré en haut d’une colline pour le protéger de l’extérieur : il connaît au maximum 15 personnes (un peu plus si on compte les mortes). Pourtant, l’extérieur arrive chez lui par son père, par ses gardes du corps où il se retrouve à élucider des phrases mystérieuses sans connaître le contexte extérieur tout en trouvant absolument normal le trafic de drogue de son père. C’est ce qui est intéressant car cet enfant a une vie normale (d’enfant riche tout de même) mais son éducation, non scolaire mais familiale, va faire qu’il va trouver normale des choses qui ne le sont pas, reprendre les idées de son père (sans les comprendre) et même avoir des réactions conditionnées par cette éducation.

Le livre comprend bien sûr une très forte dénonciation de la violence au Mexique et en Amérique latine due aux trafics en tout genre. Pourtant, j’ai été très déçue quand j’ai lu un commentaire qui disait que les noms des personnages avaient une signification qui était décrit comme très métaphorique. Sauf que moi je ne parle pas espagnol et que le traducteur ou la traductrice n’a pas voulu mettre de notes de bas de pages et j’ai eu l’impression qu’une dimension du roman m’avait échappé pour le coup.

C’est une lecture à rapprocher d’une lecture que j’avais faite au début de l’année Les travaux du Royaume de Yuri Herrera.

Lecture faite pour le challenge des 12 d’Ys dans la catégorie Auteurs latino-américains

Références

Dans le terrier du lapin blanc de Juan Pablo VILLALOBOS – roman traduit de l’espagnol (Mexique) par Claude Bleton (Actes Sud, 2011)


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Une réponse à “Dans le terrier du lapin blanc de Juan Pablo Villalobos”

  1. […] le terrier du lapin blanc : Cécile […]

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