L’histoire est vraie : c’est celle d’Olivier Ka, l’auteur du texte de cette bande dessinée. Pierre, un prêtre sympa, qui n’a pas l’air d’y toucher. Il devient l’ami de la famille, propose d’emmener Olivier dans son camp de vacances ; il ira pendant plusieurs années mais une année Pierre lui demandera de lui frotter le ventre, il fera descendre sa main plus bas, lui demandera de dormir dans le même sac de couchage. Cela ne se produira qu’une fois. L’enfant pense que ce n’est pas si grave que cela : il sait que c’est grave mais ne pense pas que cela aura des conséquences, promet de ne rien dire. Il enfouira cela dans sa mémoire. Olivier Ka présente aussi l’après : l’adolescence (il décroche à l’école, ses parents divorcent), le moment où il en parle à sa mère, mais surtout le moment où tout va ressurgir, où surtout il va avoir besoin de savoir pourquoi (avant il y pense, se rend compte qu’il est victime mais il ne pense pas aux conséquences que cela a sur sa vie) : c’est la naissance de son premier enfant. C’est ce qui va déclencher le fait qu’il aura besoin de retourner sur les lieux du crime ; il y retrouvera Pierre par hasard. Ils s’expliqueront et c’est seulement à ce moment là que l’évènement prendra sa place dans la vie d’Olivier.
L’histoire est intéressante car elle présente le comment c’est arrivé, les suites au niveau social, familial … et surtout bien le long parcours qu’il a fallu à Olivier Ka pour se sortir de cela (si on s’en sort jamais).
L’adaptation du texte et les dessins ont été réalisés par Alfred. Il y a pas mal de bonnes trouvailles, notamment la taille des personnages qui change avec l’âge d’Olivier (Pierre est énorme au départ; il ressemble à un gros nounours), les photos quand Olivier Ka et Alfred retourne à la colonie de vacances. Il y a aussi l’expression des sentiments qui passent plutôt par l’image que par des expressions de visage.
Pour les couleurs, je suis plutôt mitigée car je les ai trouvé trop enfantines, plus exactement pas assez discrètes : on a l’impression d’un clou trop enfoncé. Le texte et les dessins sont suffisant ; ce n’était pas nécessaire d’insister avec les couleurs à mon avis.
Références
Pourquoi j’ai tué Pierre de Alfred (adaptation et dessin), Olivier Ka (texte) et Henri Meunier (couleurs) (Mirages / Delcourt, 2006)
Livre lu dans le cadre des 12 d’Ys dans la catégorie Romans graphiques / intégrales.
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