Cecile's Blog

Le Pèlerin de Fernando Pessoa

Quatrième de couverture

Dans ce récit initiatique, datant de 1917, le jeune narrateur – le Pèlerin – évoque d’abord sa vie paisible chez ses parents, jusqu’au jour où, alors qu’il contemple la route en bas de chez lui, apparaît un mystérieux Homme en noir qui lui dit : « Ne fixe pas la route ; suis-la. » Une force mystérieuse le pousse alors à quitter sa maison et à suivre la route. jusqu’où ? « Puisqu’il m’avait dit de la suivre et non de l’emprunter jusqu’à un certain point, je devais la suivre sans m’arrêter, jusqu’au bout… »

Qui est l’Homme en noir et quel est l’objet de la quête qui jette le narrateur sur la route ? Comme dans tout conte initiatique, il sera soumis à la tentation et subira diverses épreuves, dont, d’étape en étape, il sortira vainqueur. Arrivé au bout de la route, quelle sera sa découverte ultime ?

Un extrait

Je n’ai plus jamais connu ni tranquillité ni bien-être. Ma vie, à partir de cet instant, devint pâle et creuse. Moi qui avais tout, tout me manquait. Je ne désirais rien et je désirais tout. Si en rêve j’essayais d’imaginer un plaisir qui aurait pu me satisfaire, une [un espace en blanc est laissé ici par l’auteur] qui m’aurait calmé, je n’y parvenais pas. Je ne savais quoi rêver pour me sentir satisfait rien qu’en la rêvant. Des choses de ma vie simple, celles qui auparavant passaient inaperçues commencèrent à m’importuner, et celles qui étaient agréables commencèrent à passer inaperçues ou à devenir étranges, comme des fleurs sans couleur ni parfum. Je ne saurais dire si elle fut lente ou rapide, cette transformation qui fit de moi un autre.

Mon avis

C’est un texte non terminé de Pessoa. Il a été organisé par deux femmes : on a donc dans un premier temps des chapitres finis, des textes qui ne sont pas des chapitres mais qui sont remis dans l’ordre et un récapitulatif et résumé de la fin du récit. Mine c’est un ensemble assez cohérent malgré une différence de forme.

Pessoa décrit un voyage initiatique où le pèlerin vaincra successivement les incarnations féminines du Plaisir, de la Gloire, du Pouvoir, de l’Amour, de la Sagesse, de la Mort, de sa propre Personnalité … jusqu’à à atteindre son objectif : l’Homme en Noir, celui qui l’a mis sur la route.

C’est donc le deuxième ouvrage de Pessoa que je lis et je suis toujours subjuguée par cette écriture qui vous touche au cœur par des phrases simples, un style sans fioriture car cet inconnu semble savoir ce que vous pensez sans que vous le connaissiez (en tout cas, c’est le cas pour moi). Il semble qu’ici le style utilisé est volontairement très sobre pour mettre plus en évidence la parabole.

La préface est très instructive sur les croyances religieuses de Pessoa (non sans rapport avec le texte) mais aussi sur la genèse du texte et de sa publication.

Il me reste deux textes de Pessoa dans ma PAL, dont Le livre de l’Intranquilité et je m’en réjouis d’avance.

Références

Le pèlerin de Fernando PESSOA – texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes – préface de Teresa Rita Lopes – traduit du portugais par Parcídio Gonçalves (La Différence, 2010)


Commentaires

2 réponses à “Le Pèlerin de Fernando Pessoa”

  1. Pas lu celui là mais le livre de L’intranquilité est un chef d’oeuvre pas toujours facile d’accès mais qui vaut l’effort que l’on fait

    1. Avatar de cecile
      cecile

      J’ai découvert l’été dernier Le livre de l’intranquilité par des extraits qu’avaient mis en ligne une blogueuse et ces passages m’ont touché au cœur. Je me garde cette lecture pour les vacances ou pour un long week-end pour pouvoir la savourer autrement que par une lecture dans les transports en commun.

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