Quatrième de couverture
Publié au Liban en 2005, ce livre a d’abord circulé sous le manteau en Arabie Saoudite. Pour la première fois, une romancière aborde le sujet tabou des relations des filles avc leur fiancé, leur mari, la façon dont elles peuvent vivre leur(s) amour(s) sans transgresser la loi.
Témoignage d’une culture d’extrêmes contradictions, Les Filles de Riyad permet au lecteur de pénétrer le plus secret des univers. En brisant le silence, Sadim, michelle, Gamra et Lamis nous éclairent sur un mode de vie stupéfiant et parfois choquant.
Mon avis
C’est de la chick-lit mais comme cela se passe en Arabie Saoudite, il y a en plus un petit côté découverte du pays. C’est l’histoire de quatre filles dans leurs vingtaines, qui croient en l’Amour (oui, celui avec un grand A) mais alors très très fort. Elles en ont des malheurs : il y a celle dont le mari demande le divorce entre la signature du contrat de mariage et le mariage car ils ont couché ensemble, il y a celle qui épouse un mari qui en aime une autre aux États-Unis et qui lui fait un enfant dans le dos et qui quand il l’apprend la répudie, il y a celle qui devra laisser son premier amour car la famille désapprouve l’union, il y a celle qui aura une relation pendant quatre ans avec un homme qui en épousera une autre, il y a celle qui croit qu’elle est amoureuse de son cousin américain. Il y a des fois où c’est la même fille. Finalement, il n’y a que Lamis qui trouvera le bonheur complet sans s’être autant pris la tête. Les Saoudiens (les hommes) ne ressortent pas franchement grandis de ce « récit ». Vous avez le choix entre lâche, encore dans les jupes de sa mère ou menteur. Il n’y en a qu’un qui est doux mais il ne vient pas de Riyad.
Ce que l’on ressent surtout c’est le poids des traditions. C’est représenté par le changement de comportement des Saoudiens dès qu’ils quittent leurs pays pour travailler ou faire des études. Cela se voit aussi au comportement des familles. Le plus frappant est quand la police intervient dans un café pour arrêter une des filles qui boit un café avec un garçon toute seule. C’est inconvenant ! Le plus frappant c’est qu’il est évident que c’est une société qui est en train de changer (on peut le penser rien qu’aux préoccupations des filles) mais on sent cette société tiraillée entre cette modernité et la préservation de ces traditions.
Le mode de narration est un peu celui de Gossip Girl puisqu’il se présente sous forme de mails envoyés aux internautes d’Arabie Saoudite. Le plus souvent, on a à faire à un langage plutôt parlé (j’ai cru entendre des copines à moi parler ; cela m’a fait bien sourire) et très alerte. La narration est du coup très vivante et permet de lire très facilement ce livre malgré des maladresses de traduction et des naïvetés dans le langage. Chaque début de mail commence par une citation d’un auteur arabe ou occidental. J’en ai noté certaine qui m’ont beaucoup plu :
« Il n’est pas facile de trouver le bonheur en nous, mais il est impossible de le trouver en tout autre endroit. » Agnes REPPLIER
« Seuls ceux qui partent à l’aventure peuvent découvrir jusqu’où ils peuvent aller. » T.S. ELIOT
« Un seul homme suffit à la femme pour les comprendre tous, mais cent femmes ne suffisent pas à l’homme pour en comprendre une seule. » George Bernard SHAW
« Il est facile de se mettre en colère contre quelqu’un, ce qui est difficile, c’est de se mettre en colère contre la bonne personne, dans la juste mesure, au moment opportun, pour une bonne raison et de la bonne façon. » ARISTOTE
En conclusion, une lecture qui donne du peps !
Références
Les filles de Riyad de Rajaa ALSANEA – récit traduit de l’arabe (Arabie Saoudite) par Simon Corthay et Charlotte Woillez (PLON, 2007)
Première parution en arabe en 2005.
J’ai pris ce livre à la bibliothèque et la personne qui l’a lu avant moi a corrigé deux fautes dont une sur comptabilité et compatibilité mais a surtout écrit « l’édition anglaise de cet ouvrage est bien plus complète et intéressante ». Vous voilà prévenu ! Ce livre sort en poche chez Pocket le 22 mars 2012.
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