C’est un album tout en jeu d’ombres et lumières, tout de sensations et d’impressions plus que d’actions. La couverture donne le ton. On va parler de guerre, de la Première Guerre Mondiale, et de peinture.
Un homme, qui vient de perdre sa femme, écrit une biographie d’un poète pour essayer de réapprendre à vivre. Un jour, il reçoit la lettre d’une vieille femme qui lui envoie les lettres de son frère avec ce célèbre poète. C’est un peintre qui a été célèbre dans les années 10 à Paris. Il n’en a jamais entendu parler. Celui-ci est mort pendant la Première Guerre. Commence alors une enquête.
En fait il lit les carnets, journaux intimes, laissés par le peintre : il vit la joie de la peinture, la peur au front … Il ne comprend pas comment ce peintre, qui semble si adulé, a pu être envoyé au combat. Il découvrira la solution. Elle sera étonnante mais il restera le seul à la connaître, selon sa volonté.
C’est une bande dessinée sans bulle (il y en a cinq peut être). Le texte est écrit dans la vignette. Il n’y a tout simplement pas ou peu de dialogue. C’est un album de deux solitudes : celle du peintre et celle du biographe. On différencie qui parle … par la couleur du texte. Finalement, on s’habitue vite et cela donne une lecture différente, faite d’introspection. Au contraire de l’album d’hier, les couleurs ne sont pas toute sombre même si le scénario est dépressif. Le champ de bataille est sombre bien évidemment mais le biographe est peint dans des vignettes très claires, comme si il était dans un autre monde. Ses traits sont brouillés, jamais très définis. Cela donne un côté aérien à sa présence dans l’album.
Une belle découverte.
Références
Le Carnet Rouge de Teddy Kristiansen (scénario, dessin et couleurs) – traduit du danois par Céric Perdereau (Soleil, 2007)
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