La Bulgare de Ivan Vazov

Comme vous le savez, j’ai une vie trépidante, qui le sera encore plus quand j’aurais trouvé un travail (je pourrais vous en raconter de belles sur ce que l’on m’a dit hier à ce sujet mais sachez que j’en ris encore).

Je cherchais à remplir gratuitement mon tout beau reader (parce que comme je l’ai lu chez Fasion, avoir une PAL électronique, on s’en fiche). Il faut dire que je l’avais un peu rempli avec des trucs payants en anglais et que j’avais téléchargé Tchekhov (en français, et si cela me plaît, je m’offrirais quand je serais vieille et riche les Pleiades), et que du coup j’avais envie de Russie après avoir lu Ceux de Podlipnaïa (et puis sur ce, j’ai ressorti de ma PAL revuesque le dossier du Point : L’âme russe – les textes fondamentaux). Je suis tombée sur ce site magnifique qui je pense va combler mon envie (j’ai aussi acheté des vrais livres dans le même but mais on ne le dira pas).

Sur cette entrée en matière fascinante de platitudes, je vais vous parler du premier texte que j’ai lu : une nouvelle d’Ivan Vazov. Ivan Vazov, cela fait longtemps que je lorgne sur un autre texte de lui (mais je ne l’ai toujours pas lu … parce que chez Fayard, il n’aime pas trop sortir en poche), qui semble son texte le plus connu : Sous le joug. Frustrée, je me suis rabattue sur cette nouvelle.

Ivan Vazov (1850 – 1921) est bulgare (et pas russe mais bon j’avais envie de découvrir)(je pense que déjà le titre prend plus de sens pour vous).

Ce qu’il y a à retenir, c’est qu’il est reconnu comme poète et écrivain mais aussi comme homme politique pour avoir participé à la renaissance de la Bulgarie après la fin de la période d’occupation ottomane (1396 – 1878). D’après ce que j’ai compris de mes errements sur Wikipedia, le début de la fin a été l’insurrection bulgare d’avril 1876 (en fait, elle a duré deux mois : avril et mai) qui a entraîné indirectement la guerre russo-turc de 1877-1878, qui s’est terminée par le traité de San Stefano du 3 mars 1878. Ce dernier permet à la Bulgarie d’acquérir le statut de principauté autonome (ce n’est pas l’indépendance totale pour autant).

Ivan Vazov, dans ses œuvres, parle beaucoup du patriotisme bulgare contre l’occupation ottomane ; cette nouvelle n’y échappe pas. La Bulgare, c’est une vieille femme qui veut emmener son petit-fils malade au monastère de la Sainte Vierge, à Tcherepietz. Pour cela, elle va faire le voyage à pied dans un pays en « guerre ». En effet, la nouvelle se déroule sur deux jours, en commençant le 20 mai 1876 (là, normalement, vous vous dites que mes billets mine de rien sont construits). Vous vous imaginez alors l’ambiance puisqu’on est dans une phase répressive et brutale de l’insurrection. Il y a des troupes de bachi-bouzouks qui rodent dans la région. Les Bulgares ont peur et sont près à dénoncer tout le monde et à n’aider personne pour sauver leur peau. Ivan Vazov excelle pour décrire cette ambiance. En 21 pages, vous arrivez à ressentir ce climat (c’est le point fort de cette nouvelle). Cette femme veut franchir tous les dangers pour « sauver » son petit-fils. Sur le chemin, elle rencontrera un insurgé, blessé. Elle fera tout pour l’aider quitte à s’oublier elle-même.

Inutile de vous dire que cela renforce mon idée de lire Sous le joug pour avoir un aperçu plus étendu des talents de l’auteur.

Références

La Bulgare (1899) d’Ivan VAZOV – traduction de « Nad. », parue dans La Renaissance, année 2, numéro 2, 1915 (La bibliothèque russe et slave)


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