Quatrième de couverture
Gastro-entérite ou arsenic ? Pour en avoir le cœur net, il n’y a qu’une solution : exhumer le corps. Ce qui n’est pas une mince affaire. Car le cercueil de Miles Despard a été descendu dans le caveau familial et pour y accéder, il faut ôter quelques mètres carrés de dallage cimenté, déblayer une couche de terre et de gravier, puis soulever la grande dalle de l’entrée qui pèse bien une demi tonne. Bref, de quoi donner de l’ouvrage à plusieurs hommes armés de leviers, de pics et de pelles. Et pour quel résultat ! Dans sa niche, le cercueil de bois tout neuf est vide. Faut-il en conclure qu’ils ne rêvent pas, ceux qui croient rôder le vieux Miles, à la nuit tombée ?
Le chef-d’œuvre de John Dickson Carr, maître du fantastique et du policier, écrit en 1937.
Mon avis
Ce livre a été pour moi très instructif !
- En 1937, même aux États-Unis, un homme riche de 56 ans est vieux. Il est donc normal qu’il meurt comme ça.
- En 1937, on pouvait mourir d’une gastro-entérite qui s’étalait sur plusieur mois. On parle quand même du pays du coca, d’un homme riche (le coca sans bulle, l’hygiène alimentaire ou non … visiblement connais pas). Il y a visiblement beaucoup de choses que j’ignore sur l’évolution historique et géographique des pathologies. Que la gastro dégénère en autre chose je veux bien, mais qu’on en meurt … me laisse perplexe.
- Un empoisonnement à l’arsenic provoque les mêmes symptômes que la gastro !!?? La prochaine fois que je serais malade, je regarderais d’un autre œil ma famille.
Une fois que vous avez admis tous ces présupposés. Tout va bien parce que vous êtes un mystère à double chambre close. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? Première chambre close : Miles meurt dans sa chambre, de la fameuse gastro-entérite dont nous parlons depuis le début de ce billet. Toute la famille est absente de la maison sauf Mrs Henderson, la dame qui s’occupe de la maison, qui écoute dans la pièce d’à côté la radio. La pièce d’à coté est une véranda couverte, qui donne dans la chambre du futur mort. On vot donc dans la chambre close à travers une vitre (un mystère de chambre close avec témoin, il fallait quand même l’inventer). Elle voit une dame en costume d’époque (costume d’une célèbre empoisonneuse du 17ième siècle dont Alexandre Dumas parle dans ses Crimes célèbres (il faut que je le lise ce truc vraiment)), donnée à boire un verre et une tasse à Miles. Mrs Henderson voit partir l’empoisonneuse par un passage, ou plutôt une porte qui n’existe plus, depuis des siècles (parce que la demeure est plus anglaise qu’américaine mais on fera comme si on avait rien remarquer). Mrs Henderson n’a pas conscience d’avoir assisté à un empoisonnement sur le coup et même plus tard puisqu’il est normal qu’un homme de 56 ans meurt d’une gastro (je sais que je radote rassurez-vous).
Mais il y a quand même des gens censés qui vont faire circuler une rumeur de meurtre et du coup, chose parfaitement logique, le neveu de Miles décide de déterrer son oncle de la crypte pour lui faire subir une autopsie par un médecin « defroqué » diront nous. Il utilise pour ça quatre personnes et au final, le cadavre n’est plus là. La question est comment un cadavre peut s’enfuir d’une crypte (endroit fermé comme indiqué sur la quatrième de couverture) : voilà le deuxième mystère de chambre close.
Là encore j’ai passé une excellente après-midi car je me suis laissée berner par les croyances des personnages (comme dans tout bon mystère de chambre, on est en huis-clos) et donc j’étais toujours d’accord avec leur raisonnement (on voit que je suis en fin de contrat et que du coup je rédige et ne pense donc plus trop à penser par moi-même), chacun ayant ses propres secrets que le lecteur doit essayer de comprendre. En gros, il y avait plein de sous-intrigues de partout : il y avait du fantômes, de l’empoisonnement, du passage secret, des déguisements … comme une enquête anglaise du 19ième siècle. Pourquoi John Dickson Carr a placé son intrigue aux États-Unis, mystère et boule de gomme ? En plus, il écrit comme un auteur anglais de l’époque … en tout cas dans ce roman.
La conclusion en forme de la ma main droite ne sait pas ce que fait ma main gauche est épatante. L’épilogue qui contredit le tout l’est encore plus !
Merci à mon frère de m’avoir offert le livre !
Le billet de Niki
Références
La chambre ardente de John Dickson CARR – traduit de l’anglais par Maurice Bernard Endrêbe (Le Masque, 2003)
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