Quatrième de couverture
Rache : un seul mot sur une carte banale dans une enveloppe banale. Mais quel mot ! Tous les fans de Sherlock Holmes, tous les familiers du « canon » l’ont reconnu, le mot allemand qui signifie vengeance, tracé sur un mur en lettres de sang dans Le Signe des Quatre, la première aventure du plus grand détective de tous les temps.
Et voilà que tous les membres des Irréguliers de Baker Street reçoivent un semblable message … Une mauvaise plaisanterie ? Un farceur qui veut jouer un tour aux grands enfants qui jouent à Sherlock Holmes ? La plaisanterie tourne court lorsqu’un, puis deux Irréguliers sont victimes d’ »accidents » tragiques … Que faire ? Mais se laisser guider par l’esprit du maître et appliquer ses infaillibles méthodes de déduction … Élémentaire, vraiment …
Mon avis
J’espère que l’erreur funeste de la quatrième de couverture ne vous a pas échappé. Sinon cela veut dire que l’on vous parle de Sherlock Holmes depuis presque un an en pure perte. D’un autre côté, cela nous pousse à continuer … Erreur d’autant plus funeste qu’elle est reprise dès les premières pages du livre. Paul Jeffers est présenté comme un membre actif des Irréguliers de Baker Street (société Sherlock Holmes de New York dont Niki vous parlait le mois dernier). On peut donc penser que soit l’erreur est dû à la traductrice (et dans ce cas c’est assez regrettable), soit est un clin d’œil de l’auteur pour voir si on est attentif.
La totalité des BSI n’est pas menacé, rassurez vous ! mais seulement une petite partie d’entre eux (sept même si le septième sera mort avant que tout soit commencé, mort qui n’est pas sans rappeler celle de La cycliste solitaire), les membres investis dans le « sous-groupe » des hommes de Tor. Chacun va se voir menacer de mourir selon une des nouvelles de Sherlock Holmes (l’occasion de réviser son Canon) lors de la soirée annuelle des BSI, ou bien lors d’un séjour à Londres (effectué dans l’idée de mettre en place un « Sherlock Holmes Tour », c’est l’occasion de réviser son Londres holmésien) ou lors d’un séjour à Baskerville Hall, manoir aménagé comme une copie de « l’original » (on apprend notamment l’histoire qui a inspiré à Conan Doyle Le Chien des Baskerville.
Vous l’aurez compris, ce livre est bourré de clins d’œil plus ou moins cryptés (on y reconnaît notamment Asimov). On y passe un très agréable moment même si c’est un roman policier qui ne casse pas trois pattes à un canard. Paul Jeffers se permet de semer beaucoup d’indices, qui même pour moi (qui lit des romans policiers pour me reposer et donc n’ouvre pas franchement mes neurones à l’intrigue), permettent de se douter fortement de la solution même si il y a quelque point que l’on ne peut éclaircir. Cela m’amène à parler de la traduction, qui manque un peu de notes à mon avis. On sent que les BSI parle un anglais victorien parfois, ou plus ou moins soutenu, qui n’est retranscrit que très difficilement dans le texte. Parfois, il semble donc y avoir des écarts : les BSI parlent sur un ton moins soutenu et pourtant cela ne semble pas évident. Du coup, il y a des tournures de phrase, des phrases qui donnent l’impression de quelque chose de bancal. Les personnages parlent relâchés et sortent une expression que même votre grand-mère n’aurait pas dite, tellement elle fait vieillot. Je crois que c’est l’époque d’édition qui veut qu’il n’y ait pas de notes mais je trouve que c’est dommage car il me semble qu’une bonne partie des subtilités du roman est évacuée.
J’étais en congés aujourd’hui et je peux vous dire que ce roman m’a fait passer une agréable journée et surtout m’a permis de me détendre pour le week-end ! Des fois, il ne faut pas chercher plus …
Références
Irrégulier, mon cher Morgan ! de Paul JEFFERS – traduit de l’américain par Christiane Poulain (Le Masque, 1985)
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