Une partie de la quatrième de couverture
Médecin réputé à Stockholm, Isak Lövenstad est un homme intelligent, fort de caractère, intimidant et séduisant. Ses trois filles, de trois mères différentes, attendent impatiemment les grandes vacances pour être enfin réunies autour de ce père qui les intrigue et les impressionne. Dans les années 1970, la famille recomposée passe des étés agréables sur l’île scandinave de Hammarsö. Une catastrophe va mettre brutalement fin à ces moments idylliques. Vingt-cinq ans plus tard, les trois sœurs reviennent sur l’île.
Mon avis
Linn Ullmann est la fille de l’actrice Liv Ullmann et du cinéaste Ingmar Bergman. C’est juste pour situer l’univers car j’ai lu certains avis parlant d’un livre assez malsain, donc je préfère prévenir.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé (est-ce à dire que je suis une détraquée ? la question se pose). Le reste de la quatrième de couverture fait allusion à William Golding. Pour ce que j’en sais (pas lu), c’est vrai qu’il y a quelques ressemblances. Les enfants présents sur l’île vivent sans faire attention aux adultes : ils sont dans un monde à eux. Du coup, je crois que cela donne un livre où cela n’est plus les conventions des adultes qui gouvernent mais les conventions d’adolescents. Et on sait que le monde des adolescents est loin d’être un monde civilisé.
Pour être plus exact, je dirais qu’il y a trois dans ce livre qui coexiste : le monde des parents (monde où visiblement on fait des enfants facilement mais où on a du mal à s’en occuper, monde où on monte des pièces de théâtre pour s’occuper : de là à dire que c’est un monde factice il n’y a pas loin), le monde des adolescents (amours, rivalités entre bandes, affrontement très violent dans le livre) et le monde des enfants (enfin il n’y en a qu’une, c’est Molly, la troisième fille d’Isak, qui finalement observe et subit les conventions d’un peu tout le monde, et n’existe donc pas réellement).
Le fait que l’histoire principale sur une île amplifie le sentiment de vase clos, où finalement tous les sentiments sont exacerbés. L’histoire est racontée par les deux sœurs les plus grandes. Le père se fait vieux (mais n’est pas mourant), l’aîné décide d’aller lui rendre visite après une dizaine d’année où elle ne l’a pas vu (après la mort de sa femme, il s’est retiré dans l’île où le fameux drame s’est passé). Il faut dire que l’aîné ne vivait pas avec son père et n’en est donc pas proche du tout. Mauvaise conductrice, elle essaye d’embrigader sa sœur, Laura, la deuxième. Sauf que celle-ci a été élevé par son père, un homme dont elle a du affronter les colères et les lubies et ne veut pas. Pourtant elle nous parle de sa vie, de gentille femme qui s’occupe de ses enfants et de son mari et a un travail,où elle se sent perdue. Finalement, elle va essayer de persuader Molly de les accompagner toutes les deux (dans l’idée qu’elles rejoignent la première sœur près de l’île). Là encore, le contact a été rompu à partir du moment où le drame s’est passé, puisque Molly n’est jamais retourné en vacances chez son père et que quand sa mère est morte, il n’a même pas voulu la prendre chez lui. Molly a pourtant voulu le revoir mais il n’est jamais venu à son invitation à dîner.
Au final, les trois sœurs vont se retrouver, enfin ! Pouvoir se reconstruire, tout en ne parlant pas du drame. Ce que j’ai aimé, c’est que finalement elles n’iront pas voir ce père si hautain et désagréable (enfin ce n’est que mon avis)
Références
Je suis un ange venu du nord de Linn ULLMANN – roman traduit du norvégien par Hege Roel-Rousson et Pascale Rosier (Actes Sud, 2010)
Laisser un commentaire