J’ai lu dernièrement la bd inspirée du livre de Robert Louis Stevenson, Hermiston le juge pendeur. Je n’en ai pas parlé sur ce blog mais sachez qu’elle est très bien en elle-même et qu’elle est plutôt très fidèle au livre de Stevenson. Cela fait deux raisons pour la lire. Le problème c’est qu’elle est en deux tomes et que seul le premier tome est paru. J’étais pressée de savoir la suite et du coup, je me suis procurée le livre. Manque de chance, comme la biographie de Stevenson est un peu une inconnue pour moi, je ne savais pas que Hermiston était le livre que Stevenson était en train d’écrire au moment de sa mort. Du coup le livre est inachevée et le premier tome de la bd se termine plus ou moins au même moment que le livre. La trame prévue par Stevenson est connue mais franchement ce n’est pas la même chose.
Quand même, pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire (comme moi avant), un petit résumé sorti de ma tête : Hermiston est un juge qui pend ses concitoyens pour le plaisir (ou tout du moins sans aucuns scrupules, d’un autre côté cela l’empêcherait de dormir) et est connu pour sa très grand férocité (ou tout du moins pour être impitoyable, ce qui n’est pas mieux). Il faut savoir que le personnage a été inspiré à Stevenson par un juge qui a réellement existé en Écosse, le juge Braxton. Hermiston a une femme dévote au possible mais peu douée pour diriger une maison. On se demande pourquoi ils se sont mariés, lui la trouve fragile, elle le craint tout en l’admirant. Malgré ce que l’on peut penser, ils auront un fils Archie (élevée par sa mère : du coup, l’opinion qu’il a de son père est assez mauvaise). La mère meurt. Le petit devient grand et fait des études d’avocat. Un jour, il assiste à un procès de son père, qui on s’en doute condamne le prisonnier à la pendaison. Archie va assister à la pendaison. Il crie alors tout haut que c’est comme un assassinat. Hermiston, à qui cela monte aux oreilles, ne peut se résoudre à le présenter à la justice (apparemment, il l’aurait même pendu pour ça !) La seule chose qu’il exige est qu’il arrête ses études et aille s’occuper de la propriété d’Hermiston au fin fond du fin fond de l’Écosse. Il retrouve Kirstie, la bonne (même si ce n’est pas son titre), qu’il connaissait dans son enfance (et qui a donc connu sa mère). Elle lui raconte des légendes sur sa famille dont celle de ses neveux, que l’on appelle les quatre frères noirs. Elle a le sang qui bouillonne, de jalousie, de fièrté, de gentillesse, de charme … C’est le personnage qui fait tout le charme du livre, parce qu’elle est tout le stéréotype que l’on peut s’imaginer de l’Écossais. Archie s’isole énormément, tout en renforçant ses liens avec Kirstie. Jusqu’au jour où il tombe amoureux de la nièce de celle-ci, et donc de la soeur des quatre frères noirs, et que son « ami », F. Innes arrive d’Édimbourg pour se protéger de créancier.
À la fin, on se demande pourquoi Stevenson est mort à ce moment-là. Parce que je suis d’accord avec Henry James et Sidney Colvin, cela aurait été un chef d’œuvre ce livre. Mieux que les romans écossais de Walter Scott. Vous voulez partir pour quelques heures dans une Écosse pleine de landes, de montagnes, de légendes, de superstitions … vous dépaysez, quoi, il faut lire ce livre. Après on essaiera de ressusciter Stevenson pour qu’il nous écrive la suite ! En attendant de lire le deuxième tome de la version de Jean Harambat …
Références
Hermiston le juge pendeur de Robert Louis STEVENSON – traduit e l’anglais par Albert Bordeaux – préface de Teodor de Wyzewa – choix de documents et bibliographie établis par Francis Lacassin (10/18, 1987)
Hermiston – première partie : le juge pendeur de Jean HARAMBAT (Futuropolis, 2011)
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