Quatrième de couverture (issu de la postface de Marguerite Yourcenar)
Anna, soror … fut écrit en quelques semaines du printemps 1925, au cours d’un séjour à Naples et immédiatement au retour de celui-ci (…) Jamais invention romanesque ne fut plus immédiatement inspirée par les lieux où on la plaçait.
J’ai goûté pour la première fois avec Anna, soror… le suprême privilège du romancier, celui de se perdre tout entier dans ses personnages, ou de se laisser posséder par eux. Durant ces quelques semaines, et tout en continuant à faire les gestes et à assumer les rapports habituels de l’existence, j’ai vécu sans cesse à l’intérieur de ces deux corps et de ces deux âmes, me glissant d’Anna en Miguel et de Miguel en Anna, avec cette différence au sexe qui est, je crois, celle de tous les créateurs en présence de leurs créatures.
Mon avis
Ça y est ! Je l’ai enfin lu ! Marguerite Yourcenar et ce livre qui traînait dans ma PAL qui me faisait envie sans que j’ose le prendre. L’histoire est assez simple : en Italie, au début du 17ième siècle, Anna et Miguel perdent leur mère alors qu’ils sont de jeunes adultes. Dans un dernier soupir, elle leur dit que quoiqu’il arrive, ils ne doivent jamais se fâcher. Elle a senti ce qu’eux n’ont pas encore vu : ils s’aiment d’une autre manière que comme frère et sœur. Le livre raconte l’histoire de cette attirance – répulsion et surtout de comment tout cela va mal se terminer (quand je vous disais que cela rappelle l’histoire de Francesca de Rimini ; enfin, Anna ne meurt pas tout de même).
L’écriture de Marguerite Yourcenar est sensuelle, dans le sens où le corps est plus présent que l’esprit, et rend tellement compte de l’emprise des sentiments sur les corps. On est alternativement Miguel et Anna et comme elle le dit dans la postface de manière indifférente. C’est un court roman maîtrisé de bout en bout.
Bien sûr, depuis j’ai les Mémoires d’Hadrien dans ma PAL. Le problème est qu’il est plus gros qu’Anna, soror… donc elle est loin de diminuer.
Références
Anna, soror… de Marguerite YOURCENAR (Folio, 2008)
Laisser un commentaire