Quatrième de couverture
Par un été torride, Samuel Szajkowski, prof d’histoire dans une école secondaire, entre en salle de réunion, ouvre le feu et tue trois élèves et un collègue avant de retourner son arme contre lui. Les voix de quinze témoins interrogés par Lucia May illustrent la complexité du drame. Souvenirs flous, mensonge, omissions, incohérences, mauvaise volonté des professeurs, des élèves et du directeur de l’école, convainquent Lucia de la nécessité de poursuivre l’enquête. Malgré la version officielle : le Polonais était un psychopathe. Malgré la directive de sa hiérarchie : classer l’affaire au plus vite. Ce qu’elle va découvrir est terrifiant.
Violence, persécution, racisme, était déplorable du système éducatif anglais : bien plus qu’un thriller, Rupture est un cri de révolte qui dénonce avec originalité une crise de société tristement contemporaine.
Mon avis
Je continue dans la série « ce que l’on aurait pu voir si on avait su regarder ». Ce livre raconte une tragédie ou comment un professeur, motivé et dynamique (même si il est un peu particulier et on en a tous eu des comme ça) en arriver à tirer sur des collègues et des élèves à force d’être persécuté, tyrannisé, battu (au sens violent du terme), humilié ou comment la violence a été la seule solution qui s’est présenté à lui pour ne plus avoir peur. Ce roman met en colère parce qu’on se dit que tout aurait pu être évité (vous allez me dire, c’est un peu ce que l’on se dit toujours après une tragédie) si certains avaient su voir, si certains avaient su entendre, si il n’y avait pas eu cet effet de groupe (chez les plus jeunes comme les plus vieux) qui fait qu’il est tellement plus simple de suivre le groupe en se moquant que de défendre. Que dire de ce pauvre Eliot, enfant martyr sur l’autel de cette bêtise humaine. Un livre qui ouvre les yeux sur le comportement humain, sur notre comportement et sur ses effets dévastateurs. Cela fait une semaine que je l’ai terminé et rien que d’écrire mon avis, cela me remet en colère.
J’ai aimé deux choses dans ce livre : la construction (qui va de paire avec l’écriture) et le parallèle qui est fait avec la situation de Lucia. Pour continuer dans l’histoire, Lucia subit la même chose que Samuel (elle est toute nouvelle dans la police ou en tout cas dans l’équipe) notamment par un de ses collègues qui annihile et /ou abêtit les autres. Elle arrivera quand même à prendre le dessus, à continuer à vivre. J’ai vraiment aimer cette note positive dans ce roman vraiment noir.
La construction alterne les interrogatoires (sans les questions) des différentes personnes impliquées (on voit alors les gênes, les colères, les pleurs … aucune attitude possible face à un tel drame n’est oubliée) et l’enquête (la vie aussi) de Lucia.
Je trouve que Simon Lelic tape très fort pour un premier roman. Je lirais sans aucun doute le second.
Les avis d’Ankya et de Cynic63 (qui m’a donné envie de lire ce livre par un de ses commentaires).
Références
Rupture de Simon LELIC – traduit de l’anglais par Christophe Mercier (Éditions du Masque, 2010)
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