Quatrième de couverture
Elle rêve d’être professeur, mais échoue au certificat et se fait bibliothécaire. Esseulée, soumise aux lois de la classification Dewey et à l’ordre le plus strict, elle cache ses angoisses dans un métier discret. Les années passent, elle renonce aux hommes, mais un jour un beau chercheur apparaît et la voilà qui remet ses bijoux. Bienvenue dans les névroses d’une femme invisible. Bienvenue à la bibliothèque municipale, temple du savoir où se croisent étudiants, chômeurs, retraités, flâneurs, chacun dans son univers. Mais un jour ce bel ordre finit par se fissurer.
Mon avis
J’ai volé cette idée de lecture chez Angélita. Je l’en remercie beaucoup car j’ai passé un très bon moment même si ce moment a été trop court, seulement 65 pages.
Avant le livre, le ton nous est donné par le petit paragraphe sur l’auteur
J’aime les aubergines, l’huile d’olive, et les confitures de ma mère, j’ai horreur des automobiles, je n’ai pas de téléphone portable, je suis féministe et j’ai la phobie des portes ouvertes. Je suis allergique aux acariens, aux chats et aux sulfites. J’aime me baigner dans la mer, les lacs et les rivières. Je trouve qu’on ne parle pas assez de Jacques Roubaud et de Claude Simon, et qu’il y a trop de bruit médiatique en ce monde. Je n’aime pas acheter un livre sans savoir ce qu’il y a dedans.
et surtout la dédicace
À toutes celles et à tous ceux qui trouveront toujours plus aisément une place en bibliothèque qu’en société, je dédie ce divertissement.
Le ton est léger, drôle et prête donc à sourire. Une bibliothécaire arrive un matin dans son rayon géographie et trouve un homme endormi. Elle le réveille et commence avec lui un monologue (c’est assez paradoxal mais il n’y a qu’elle qui parle). Au début, elle se plaint que son rayon est mal aimé par rapport à celui d’Histoire ou de celui des pimbêches de la Littérature. Elle en profite par faire l’apologie de la classification de Dewey (en expliquant toute l’histoire qui est très intéressante pour une novice comme moi). Elle parle surtout de son mal être et de sa solitude dans son travail, dans sa vie privée. Une solitude qui l’a rendu très sensible au vide alors quand dans sa bibliothèque, on vide la cote 400 pour ne rien y mettre à la place. Cela l’a fait un peu grincer des dents. Au fur et à mesure que le récit avance, on comprend que son métier est quand même très important pour elle et surtout les lecteurs qu’elle peut croiser, les gentils, les timides, les hautains. Elle met un point d’honneur à encourager la lecture.
Je trouve que c’est le récit de ce que l’on peut un peu tous ressentir pour notre travail (pas tous le monde malheureusement) : on y est attaché mais parfois il y a un ras-le-bol ! Je le redis : l’écriture est drôle et fraîche. Du coup, cela vous remet du baume au moral. Merci Angélita.
Références
La cote 400 de Sophie DIVRY (Les Allusifs, 2010)
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