Cet été, ma libraire m’a donné un exemplaire gratuit chez Cahiers Rouges (Grasset) de la nouvelle de Zweig, Le bouquiniste Mendel. Cette nouvelle était déjà paru dans cette collection dans le recueil La Peur. Je n’ai pas refusé bien évidemment et je l’ai donc lu pour vider un peu ma PAL.
Quatrième de couverture
Un homme entre dans un café à Vienne et éprouve une étrange sensation de « déjà vu ». Des années plus tôt, il y retrouvait un insolite et remarquable bouquiniste, plongée du matin au soir dans des livres ou des catalogues. La guerre rattrapera cette encyclopédie vivante, cet être isolé du monde extérieur : un personnage tragique.
Mon avis
C’est une nouvelle qui se découpe je dirais en deux temps, chacun m’a fait éprouvé des choses différentes : l’admiration et la peine. La première partie nous décrit le bouquiniste Mendel, russe mais sans le savoir. Ce personnage ne se soucie que d’une chose, le catalogage de livres : il est une véritable encyclopédie. Il sait le titre, l’auteur, les différentes éditions, le prix, la disponibilité d’énormément de livres. Ce qui fait qu’il est interrogé par les étudiants qui prépare leur mémoire (les bibliothécaires refusant de les aider). Le bouquiniste Mendel est admiré de tous, même des plus grands.L
Ce personnage personnellement me fait rêver. Il peut trouver n’importe quel livre ! Imaginez … Je serais ruinée en moins de deux. Alors quand dans la deuxième partie, on apprend ce qu’est devenu le bouquiniste Mendel, on ne peut que ressentir de la tristesse. Un tel homme ne s’intéresse pas à ce qui l’entoure, surtout pas à la guerre (celle de 14-8) qui comme il est dit dans le livre fait que les frontières snt faites de fils barbelés. Alors être un ressortissant étranger dans une Vienne en guerre vous attire des ennuis (il est arrivé à Vienne trente cinq ans avant, ne se soucie d’aucune formalité mais pour lui, il est viennois). Il se retrouve enfermer dans un camp de concentration pendant deux ans, ses relations intervenant pour le sortir de là. Ce séjour l’a brisé : il n’ouvrira plus jamais de livres, de catalogues et mourra peu après.
Je vous en ai beaucoup raconté mais cette nouvelle doit être parce qu’elle est de Stefan Zweig (j’avoue être fan depuis très longtemps) et est donc écrite, construite magnifiquement. En quarante-cinq pages, nous est livré un texte inoubliable !
Pour finir, une citation qui dit tout
Les livres sont faits pour unir les hommes par-delà la mort et nous défendre contre l’ennemi le plus implacable de toute vie, l’oubli.
Références
Le bouquiniste Mendel de Stefan ZWEIG – traduit de l’allemand par Manfred Schenker (Les Cahiers Rouges – Grasset, 2010)
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