Présentation de l’éditeur
Aucun espion du XXe siècle n’est autant entouré de légendes que le journaliste Richard Sorge, agent de Staline à l’ambassade d’Allemagne à Tokyo. En 1941, il informa Moscou, au jour près, de l’attaque imminente de la Wehrmacht contre l’Union soviétique, mais ses avertissements furent ignorés.
Dans une atmosphère dense et loin des clichés habituels des récits d’espionnage, Isabel Kreitz raconte les derniers mois de Richard Sorge. Des mois entre triomphe et défaite, durant lesquels l’idéaliste Sorge tenta de modifier la marche du monde. Des mois entre résignation et mégalomanie, au bout desquels il devra payer le lourd tribut de ses longues années de double vie.
Mon avis
J’ai toujours envie de me cacher dans un petit trou de souris (mais je n’y rentrerai pas, je ne me fais pas d’illusions) quand je lis la première phrase de la présentation de l’éditeur. Je n’avais jamais entendu parler de ce Richard Sorge. Il paraît même qu’il y a un film sur le sujet : Qui êtes vous Monsieur Sorge ? Tout ça pour vous dire que ce roman graphique a un peu comblé ce trou de culture générale.
Comblé grâce à une dizaine de pages explicatives sur la vie entière de Richards Sorge et surtout ce que sont devenus les protagonistes de son réseau d’espionnage. Ce roman graphique étudie seulement la fin de la vie de Sorge. Cela a un côté un peu frustrant parce qu’on ne se rend pas compte de la démarche. C’est en tout cas ce que je me suis dit au moment de la lecture. Quinze jours après, en y réfléchissant, je trouve qu’Isabel Kreitz s’est concentrée sur le personnage de Sorge et principalement sa relation à ses amis et aux femmes (entre autre la pianiste allemande Eta Harich-Schneider). Cela donne des dessins particulièrement intéressants (noir et blanc, sombres avec des traits de crayon marqués) car elle arrive à très bien rendre compte des changements de personnalités du personnage : la colère, la douceur, la séduction. Par contre, toute l’affaire d’espionnage et surtout comment il s’y est pris pour berner tout le mode n’est que survolé. C’est un album qui montre plus qu’il n’explique. C’est ce qui me fait dire que ma lacune de culture générale est en partie comblée seulement.
En conclusion, c’est un roman graphique qui ouvre une curiosité qu’il n’arrive pas à assouvir. C’est ce qui le rend frustrant. Il est cependant à lire pour en savoir plus sur l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, vue du Japon.
Références
L’espion de Staline d’Isabel KRETZ – traduit de l’allemand par Paul Derouet (Casterman Écritures, 2010)
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