Quatrième de couverture
Aurora Floyd est la fille choyée d’un richissime banquier. Une violente dispute l’oppose à son père lorsqu’elle revient d’une longue promenade à cheval avec son palefrenier. Aurora est envoyée à Paris dans un pensionnat pour faire des études. On la retrouve un an plus tard, à nouveau chez son père. Réconciliée mais distante, marquée à jamais par un drame qui a éloigné d’elle l’homme qu’elle aime …
Comme dans tous les romans à suspense de M.E. Braddon, le lecteur pressent ce qui est à l’origine du drame sans que cela soit explicite, et il est entraîné malgré lui, et sans pouvoir s’arrêter, dans un maelström excitant qui le pousse à connaître le déroulement et la fin de l’énigme.
Mon avis
Mon deuxième Mary Elizabeth Braddon. Je l’ai trouvé mieux que Le secret de Lady Audley même si c’est la même thématique : les femmes victoriennes ont toute une double vie, c’est moi qui vous le dit ! À lire, la quatrième de couverture je pensais qu’Aurora Floyd avait eu un enfant caché avec le palefrenier. Mais ce n’est pas ça du tout parce qu’en y réfléchissant un enfant caché peut être élevé sans connaître sa mère. Donc nous voilà bien embarassé parce que le fameux mystère d’Aurora Floyd ne va pas l’empêcher d’avoir un premier soupirant : Talbot Bulstrode qui trouve Aurora bien trop agitée pour lui pour l’Anglais calme et placide qu’il est (elle aime les chevaux, les courses de chevaux et les chiens à la manière d’un homme, elle a le physique d’une déesse égyptienne avec des yeux noirs à tomber par terre). Alors quand elle lui dit qu’elle a un secret qu’elle ne pourra jamais lui révéler, il fait taire son amour irrépréssible pour elle et le dirige vite fait bien fait sur la cousine Lucy, blonde aux yeux bleus et qui aime les trucs de femmes victoriennes. Là arrive un deuxième soupirant pour Aurora : John Mellish, trente deux ans qui voue lui aussi un amour irrépréssible à Aurora et se fiche comme de l’an 40 du secret : il lui fait entièrement confiance et c’est tout.
Mais cela ne pouvait pas se terminer aussi bien parce que pour le coup on ne savait toujours pas quel était le secret ! Donc Aurora et John vont vivre dans la maison du dernier et seront rattrappés par le secret : il y aura même meurtre à la page 330 (et 200 pages de résolution derrière).
C’est plein de rebondissements et vous tournez les pages bêtement parce que comme il est dit Mary Elizabeth sait vous raconter une histoire mieux que personne. Derrière cette toile de fond que l’on pourrait penser légère, c’est le portrait de deux femmes : une femme victorienne de son époque, bien dans les convenances et tout et tout, et d’une deuxième trop moderne pour son temps que son entourage ne peut s’empêcher d’admirer et de réprouver à la fois. C’est aussi le portrait de deux manières d’aimer : être raisonnable et avoir une vie tranquille ou bien aimer de manière inconditionnelle et toujours (ou presque) faire confiance à l’être aimé. Pour l’époque où il a été écrit je trouve que le récit est vraiment très moderne.
En conclusion, j’aime vraiment beaucoup Mary Elizabeth Braddon. Si vous voulez que le livre voyage jusqu’à chez vous (rien que pour savoir le fameux secret), n’hésitez pas !
Livre lu dans le cadre du challenge English Classics, du challenge Mary Elizabeth Braddon et surtout du The Portrait of a Lady Swap de Lou et Titine.
Références
Aurora Floyd de Mary Elizabeth BRADDON – traduit de l’anglais, revu et corrigé par Medeleine Jodel, présentation de l’auteur par Joëlle Losfeld (Éditions Joëlle Losfeld, 2006)
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