Cecile's Blog

Mort en lisière de Margaret Atwood

Mort en lisière est en réalité un recueil de dix nouvelles à ne surtout pas lire dans plusieurs cas :

  • Vous êtes un tant soit peu déprimé. Elle va vous plomber encore un peu plus le moral à chaque nouvelle. C’était mon cas ; je me suis retrouvée très triste à la fin du livre. En effet, pour tous les personnages des nouvelles cela ne se termine jamais dans la joie et la bonne humeur. Même si au départ ils étaient heureux, plein d’illusions sur le monde, à la fin, il se retrouve soit dans une vie qu’ils n’ont pas choisi, soit ils sont malheureux …
  • Vous avez encore quelques illusions sur l’humain, sur la vie telle que nous la vivons de nos jours. Vous voulez garder ces illusions : ne lisez pas ces nouvelles. Margaret Atwood va vous ouvrir les yeux sur la réalité.

Passons aux résumés des nouvelles.

  • Courrier du coeur : un groupe de jeunes adolescents est en camp d’été surveillé par deux moniteurs et de jeunes serveuses. Une des serveuses va se retrouver enceinte d’un garçon dont elle n’osera pas dire le nom. Elle élevera seule son enfant. Dix ans plus tard : on fait le point sur la vie de quelques protagonistes de cette histoire.
  • Un cadeau empoisonné : une femme vient de se faire opérer d’un kyste ovarien (avec des poils et des dents : comme si c’était un enfant) qu’elle garde dans un bocal de formol. Elle est journaliste et maîtresse de son patron marié. Elle le quitte mais envoie le kyste à la femme, comme l’enfant qui serait né de leur amour.
  • Isis dans les ténèbres : un poète raté raconte son amour de jeunesse non réciproque de Séléna. Il finit par se marier avec une autre femme mais garde toujours Séléna en tête.
  • L’homme dans la tourbière : une jeune femme couche avec son professeur marié. Il l’emmène en Écosse dans les tourbières car il est archéologue et on vient de retrouver un corps. Il la laisse plus ou moins de côté. Elle le quitte même si pour elle c’est le grand amour. AU bout de quelques années, elle se rappelle exactement l’Écosse mais l’amant n’est qu’une image floue.
  • Mort en lisière : Loïs accroche des tableaux de paysage dans son nouvel appartement. Cela lui rappelle le suicide de sa meilleure amie de camp de vacances que l’on n’a jamais retrouvé. Ne serait-elle pas cachée dans les tableaux ?
  • Les oncles : une femme est élevée par sa mère et ses trois oncles qui la chérissent comme si elle était leur fille. Plus tard, elle travaille dans un journal et se lie d’amitié avec un homme qui ressemble aux trois oncles qui va l’aider à construire sa carrière. Cependant, il la trahira après vingt ans et elle va se remettre en question.
  • Les années de plomb : histoire d’amitié – amour non consommé entre Vincent et Jane racontée après la mort de Vincent.
  • Hommage à Molly : une femme, dont la meilleure amie s’est fait tuer sous les coups de son mari, dine avec un homme. Et s’interroge sur ses réactions.
  • Dans la jungle des familles : un homme est marié avec une femme qui a deux soeurs. Il couche avec les trois soeurs et ça fout le bins dans la famille.
  • Le mercredi d’une mercenaire : c’est la journée d’une femme comme les autres : elle a un mari révolutionaire, écologiste qui dénigre le journal elle travaille et dont elle craint de se faire virer même si elle n’a que des piges. Enfin elle vit sa vie.

Je pense que le résumé des nouvelles vous permet de bien voir les thèmes de Margaret Atwood : les femmes (souvent journalistes d’ailleurs), les amours contrariés, l’amitié, la mort et la vie dans son plus simple appareil. Pas de bonheur, de mariage heureux. Elle dépeint des personnages courants, de notre vie quotidienne. Cela ne correspondait pas trop à ce dont j’avais besoin à ce moment là. Il faut cependant lui reconnaître un très grand talent : les nouvelles sont toutes de niveau égal (ce qui est quand même rare dans ce type de recueil), sont autour de même thème (c’est très homogène). De plus, elle a une écriture impressionante dans le type d’images qu’elle peut développer ; c’est bref, acide mais on voit tout de suite la scène se dessiner devant nous. Un exemple sur les premières lignes de la première nouvelle :

Les serveuses se dorent au soleil comme une troupe d’otaries écorchées, leurs corps rose et brun tout luisant d’huile solaire. Elles ont gardé leurs maillots de bain parce que c’est l’après-midi. Aux premières lueurs de l’aube, ou bien au crépuscule, il arrive qu’elles aillent se baigner toutes nues – rester accroupis en proie à mille démageaisons, au milieu des buissons infestés de moustiques qui se trouvent en face du ponton qui leur est réservé, devient alors infiniment plus attrayant.

En conclusion, je continuerai la découverte de cette auteure en connaissant maintenant ce qu’elle écrit et les thèmes qu’elle aborde.

Références

Mort en lisière de Margaret ATWOOD – traduit de l’anglais (Canada) par François Dupuigrenet-Desroussilles (Pavillons poche – Robert Laffont, 2009)

Vous pouvez d’autres avis sur le site du Prix Littéraire des Blogueurs. En effet c’est dans le cadre de ce prix que j’ai lu ce livre (que je n’aurais pas ouvert sinon). Ce livre peut voyager pour les autres participantes (et même les autres mais il faut que je vous connaisse quand même). N’hésitez pas !


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