Par la couverture, vous vous doutez que j'ai lu dans le cadre d'un de mes thèmes à l'honneur : les phares. D'abord je vous cite un des plus beaux passages, tout en lumière et en ombre,
"Quand je suis tombé malade, épuisé de tant veiller sur toi, tu avais oublié qu'à mon arrivée sur cette île, tes yeux ne voyaient pas et que, avec patience et tendresse, nous étions parvenus à les faire briller, tu ne comprenais pas que je puisse te demander le même remède, fait d'étreintes et de douceur, avec lequel je t'avais guérie. Oui, je me suis dégradé, désintégré, je suis tombé dans un précipice, dans l'obscurité d'où je t'avais arrachée et où, à la différence de toi qui cherchais ton père, moi je ne cherchais rien et ne pouvais donc rien trouver." (p. 106 – 107)
Je trouve ça très beau comme phrase de la part d'un gardien de phare, et donc de lumière.
Résumé
Un jeune homme, à la sortie de l'école, est affecté à un phare sur une île perdue difficilement accessible à part aux grandes marées. À ce moment là, on apporte les vivres nécessaires aux autochtones. Ceux-ci sont très hostiles au nouveau venu parce que justement il vient de l'extérieur. En plus, il découvre leurs sauvageries : ils ont une justice assez expéditives par rapport à ceux qui veulent s'enfuir de l'île ou qui ne respectent pas l'ordre établi. C'est donc très inquiétant tout ça. De plus, le dernier gardien de phare s'est suicidé ou a été assassiné en voulant partir : on ne sait pas. C'est justement la fille de cet homme que le gardien de phare rencontre sur la plage. Elle s'appelle Mareika et elle non plus ne doit pas partir. Elle ressemblee à une personne qui a reussi à s'enfuir. Les anciens ont expliqué à Mareika qu'elle était liée à l'île. Le livre c'est l'histoire d'amour entre Mareika et le gardien de phare et comment il essaye de la sortir de cette société autarcique au risque de couler lui-même.
Mon avis
La construction de ce livre est très étrange : j'avais l'impression que chaque chapitre était écrit par une personne différente et que pourtant ces personnes avaient des styles semblables ; on change de sujet à chaque chapitre. Ce livre est très court (111 pages) et comme à chaque fois avec des livres aussi courts j'aimerais en savoir plus. On vit du côté de Mareika et du gardien de phare sans voir le point de vue des îlens, ni avoir plus de descriptions que ça de leur mode de vie. Vous allez me dire que ce n'est pas de l'ethnologie : c'est une histoire d'amour dans un monde hostile ! Mais bon je trouve que ça aurait pu être creusé cette aspect là. Comme c'est l'histoire d'amour qui a été privilégié l'auteur utilise un langage très poétique, très dans les sentiments (l'extrait représente à mon avis bien cela).
C'est un livre assez sympathique à lire : on y passe un agréable moment. Comme j'étais en Amérique du Sud, je continue avec un livre mexicain sur un thème semblable : L'île aux fous de Ana Garcia Bergua. C'est l'histoire vraie de la garnison mexicaine oubliée sur l'île de Clipperton.
Références
Les naufragés d'Hernán Neira – traduit de l'espagnol (chili) par François Gaudry (Métaillié, 2005)
Laisser un commentaire