J’ai voulu lire ce livre parce que Tanguy Viel le citait comme lecture fondamentale dans le numéro de janvier du Matricule des Anges, sans plus en dire. Je l’avais noté et quand je suis allée au salon du livre, je l’ai trouvé ! Sans rien savoir de plus sur cette lecture, me voilà ouvrir ce tout petit livre de soixante pages. Il s’agit en réalité d’une pièce de théâtre. Le texte en a été écrit en 1977, puis créé au festival d’Avignon (off) en juillet 1977.
Plutôt qu’une pièce de théâtre, c’est une longue phrase. Il n’y a pas un seul point (sauf à la fin bien sûr). C’est l’histoire d’un homme, au chômage, sans doute à la rue, qui vient de se faire agresser dans le métro : on l’a passé à tabac, pris son argent … Personne n’a rien fait parce que les agresseurs ont dit qu’il était gay. Il erre dans la ville un vendredi soir à la recherche d’une chambre ou de quelqu’un avec qui passé la nuit. Il voit quelqu’un qui tourne dans une rue. Il le suit, le prend par le bras et lui parle. Il lui parle de tout et de rien, de ses états d’âme, de sa vie, de sa vision du monde, de tout. Il parle sans discontinuer parce qu’il a peur de se retrouver seul. C’est le texte de la solitude entouré de monde et c’est cela que l’auteur arrive à faire passer dans ce texte : un sentiment de vide au milieu de l’agitation de la vie. D’après la biographie de l’auteur, il a mis beaucoup de lui dans ce texte.
À lire (et sans doute à voir jouer au théâtre) !
Vous pouvez lire sur le site des éditions de minuit les premières pages de ce sublime texte.
Références
La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie KOLTÈS (Editions de minuit, 1988)
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