J’ai commencé par traduire le titre. Trabanten veut dire les satellites en allemand. Je me suis dit que cela allait parler de vrais satellites, ceux de l’espace … (je ne lis pas les quatrième de couverture quand je suis à la bibliothèque ; je me contente de regarder si la couverture est jolie et si le livre n’est pas trop démoli ; je peux me tromper puisque je ne paye pas). Bien sûr cela ne parlait pas du tout de cela (mon niveau d’allemand doit encore s’améliorer, je ne vous le fais pas dire). J’ai compris la signification du titre quand j’ai lu dans ce comics le mot Trabantenstadt qui veut dire ville-dortoir en bon français.
Dans la BD, on nous parle en effet d’un quartier de grands immeubles d’appartements à Munich dans les années 80. Plus exactement, on nous parle de Franz Huber, un jeune homme, qui vient juste de sortir de prison et ne veut mais surtout pas y retourner. Il rêve d’une bien meilleur vie, reprendre son boulot de peintre en bâtiment dans son ancienne boîte, quitter son quartier. Pour l’instant, il décide de fêter sa sortie sur le haut d’un toit avec Paul et Robert. La soirée va mal finir car Robert, drogué, décide de marcher dans le vide sur une planche de bois. Bien sûr il descend les 18 étages de l’immeuble mais pas par l’escalier et meurt. Plutôt que de prévenir la police, les deux autres préfèrent fuir.
Au début tout se passe bien pour Franz. Il reprend son travail, sort avec Paul … mais ensuite les choses commencent à aller mal. Paul perd son travail car il refuse de travailler en hauteur (il semble avoir le vertige). La police commence à s’intéresser à la mort suspecte de Robert dont le frère veut se venger, Paul veut se dénoncer, même s’il reste du côté de son ami. Quand Franz va se faire casser le nez par la bande du frère, Paul va l’emmener voir Gina (car ils ne peuvent pas aller à l’hôpital). Celle-ci va être une de ses seules sources de joie car ils vont s’aimer un temps et en plus grâce à elle, il découvre Jackson Pollock qui va grandement l’impressionner. Pourtant sa chute va continuer jusqu’au dénouement.
J’ai lu les avis sur le Amazon allemand. Clairement, je n’ai pas compris tout l’aspect culturel. Il est apparemment rare qu’on mette en scène Munich dans une bande dessinée, surtout ce côté sombre. Apparemment les années 80 sont bien rendues. Les dessins sont magnifiques (alors que personnellement je les ai trouvés bons). Il est très surprenant qu’un auteur allemand parle de ce sujet mais l’auteur n’utilise pas le dialogue munichois (ben heureusement, sinon je n’aurais rien compris). Si vous connaissez bien la culture allemande, surtout ses bandes dessinées, vous pourrez sûrement m’éclairer.
Maintenant, je donne mon avis de petite Française. Personnellement, j’ai trouvé les dessins bons dans le sens où ils servent l’histoire et la description de la période. J’ai particulièrement apprécié le procédé qui consiste à diminuer la taille du personnage principal, Franz Huber, quand il se sent de plus en plus minable. De même quand l’auteur marque physiquement sur Franz Huber l’imprégnation de l’œuvre de Jackson Pollock.
Pour ce qui est du dialecte, l’auteur utilise des mots typiquement d’Allemagne du Sud et de Suisse car quand j’ai cherché dans le dictionnaire, il y avait pratiquement tout le temps l’abréviation südd (et Suisse aussi). Si vous êtes comme moi, c’est-à-dire que vous apprenez la langue, le vocabulaire est assez simple, les images sont explicites et permettent de deviner le sens des mots inconnus. Vous pourrez apprendre dans le texte pas mal d’expressions populaires ainsi que plusieurs insultes (cela peut toujours servir si vous faites la tournée des bars en voyage).
Pour ce qui est de l’histoire, je suis d’accord avec la quatrième de couverture : c’est spannend (=captivant). C’est un vrai page-turner. Par contre, j’ai trouvé qu’on ne comprenait pas assez ce qu’apportait Jackson Pollock à l’affaire. Le dénouement m’est resté pour cette raison particulièrement obscur (mais apparemment c’est voulu par l’auteur, dix le Amazon allemand). Il y a sûrement un aspect culturel qui m’a échappé mais je trouve que si ce n’est pas le cas, cela aurait gagné à être plus détaillé (une dizaine de pages).
Références
Trabanten de Frank SCHMOLKE (Edition Moderne, 2013)
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