Quatrième de couverture (en fait, c’est une citation)
Tout en cheminant jusque chez moi, Jack me dit : « Ma parole, Frank ! Ce que j’ai pu m’amuser avec la petite dame en bleu. Je lui ai dit que tu m’écrivais tous les samedis pour me raconter les évènements de la semaine. Elle a tout gobé. » Il s’arrêta pour rire, car il était secoué par de tels accès, de tels spasmes d’hilarité, qu’il n’était plus en état de marcher. « Et je lui ai dit aussi que tu étais amoureux fou – nouveau spasme – d’une personne dont je n’avais pas réussi à t’arracher le nom, mais qui avait des cheveux châtain clair – bref, j’ai peint d’après nature et décrit avec précision tout ce que j’avais sous les yeux ; puis j’ai ajouté que je voulais à tout prix voir ta bien-aimée et la supplier d’avoir pitié de toi, car avec les femmes tu étais le garçon le plus timoré, le plus poltron du monde. » À ces mots, il fut saisi par une crise de fou rire si violente que je crus qu’il allait rouler sur le pavé. » […] Je finis par être obligé de rire, si furieux que j’eusse été jusque-là ; son impudence était irrésistible.
Mon avis
On pourrait résumer ce livre en expliquant que c’est l’étude de l’influence des commérages (attention à la distinction avec ragots nous dit Elizabeth Gaskell), dans un petit village anglais au 19ième siècle et dont la majeur partie de la bonne société est féminine, sur les amours d’un jeune médecin londonien qui vient s’y installer.
Elizabeth Gaskell met donc en scène ici toute une série de quiproquos causés par la déformation inhérente aux commérages et à la surdité des agents du commérage. Le tout forme des petites scènes bien charmantes et surtout qui prêtent beaucoup à sourire. Cependant, il y a des scènes terribles où finalement, on voit un peu les aspects terribles de la vie du 19ième siècle : la mort par le croup d’un enfant terriblement chéri, le risque d’amputation du bras à la moindre fracture du poignet.
C’est un livre qui est à rapprocher de Cranford. Elizabeth Gaskell excelle dans le genre, en nous faisant rentrer dans la vie des petits villages de province, pratiquement comme si on y vivait nous même. D’ailleurs (mais je ne suis pas sûre car je n’ai pas les DVD ici pour vérifier), je pense qu’une partie de la série BBC s’inspire de ce roman. Cela expliquerait pourquoi j’avais l’impression que la série rajoutait des évènements par rapport au livre.
Un autre avis
Celui de Titine.
Références
Les Confessions de Mr Harrison de Elizabeth GASKELL – traduit de l’anglais par Béatrice Vierne (L’Herne, 2010)
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