Quatrième de couverture
Six personnes, trois hommes et trois femmes, se quittent au sortir du collège se retrouvent à différentes étapes de leur vie, sans jamais véritablement se rencontrer. Perceval, dont la figure mystérieuse se précise au fil des pages, constitue le lien qui les rattache progressivement l’un à l’autre. Dans ce récit ponctué par la course du soleil, le flux et les reflux des vagues, Virginia Woolf suit les cheminements tortueux de la pensée humaine. Imposant un rythme qui conduit parfois au vertige, elle donne une stupéfiante démonstration de la solitude de l’être, ses illusions et désillusions, sa tendresse et sa cruauté. Malgré les tiraillements de chacun, un intense chant d’amour de la vie se dégage de ce texte unique servi par une traduction revue avec soin par Cécile Wajsbrot.
Mon avis
La quatrième de couverture est parfaite pour raconter l’histoire et aussi l’idée qu’il y a derrière le livre. Vous vous doutez que l’écriture est juste magnifique (ben oui c’est Virginia Woolf tout de même). Mon livre a plein de traits sur le côté pour montrer les passages intéressants. Un exemple :
– Pour vous, dit Bernard, mais moi, hier, j’ai heurté une boîte aux lettres. Je me suis fiancé.
– Comme c’est étrange, dit Susan, ces petits tas de sucre à côté des assiettes. Les épluchures marbrées des poires et le cadre en peluche des miroirs. Je ne les avais pas vus. Tout est fixé maintenant ; est en place. Bernard est fiancé. L’irrévocable s’est produit. On a jeté un cercle sur les eaux ; on a posé une chaîne. Notre flot ne s’écoulera plus librement.
– Un instant, dit Louis. Avant que la chaîne se brise, que le désordre revienne, regardez, nous sommes exposés, figés, retenus dans l’étau.
Mais le cercle se brise. Le courant se libère. Coule plus vite qu’avant. Les passions qui guettaient au fond, dans les sombres roseaux, jaillissent, nous frappent de leurs vagues. Douleur et jalousie, désir et envie, et quelque chose de plus profond, de plus fort que l’amour et de plus souterrain.
Une fois dit tout ça, je ne vois pas trop ce que je pourrais rajouter à part ce que j’ai ressenti. Ce que j’ai compris c’est que finalement les six personnes de l’histoire, dans une période de la fin de leur vie, regardent séparément les moments où ils se sont croisés. Jamais réellement rencontrées tous ensemble. J’ai lu que l’on pouvait parler de monologue. Je n’ai pas eu cette impression parce que chacun parle pour les autres (c’est un peu l’opposé d’un monologue où on parle plus ou moins pour soi et où on s’écoute parler soi-même). En réalité, il y a douze personnages, deux fois six, un exemplaire jeune et un exemplaire vieux de chaque (Virginia Woolf le dit à plusieurs reprises).
Pour tout vous dire, je n’en ai vu qu’un personnage. C’est-à-dire que je suis incapable de vous dire la particularité de chacun, ce qu’ils ont fait de leur vie ou quoique ce soit d’autres. Pourtant chacun est identifié par une chose mais je n’ai pas réussi à retenir mon attention là-dessus. La description de la nature, de l’environnement (au sens large) a capté toute mon attention (faut dire que c’est juste magnifique, tout en sensation), les personnages ne faisant que passer au milieu. Au final, je n’ai vu que fulgurance, qu’une seule et même vie qui passe. Je me suis sentie un peu idiote au vue des autres avis sur la blogosphère jusqu’à ce que Virginia Woolf fasse dire à Bernard (un des personnages)
Nos amis, on les voit rarement, on les connaît peu – c’est vrai ; pourtant, quand je rencontre inconnu et que j’essaie de détacher, à cette table, ce que j’appelle « ma vie », je ne me tourne pas vers une seule vie ; je ne suis pas un seul être ; je suis multiple, je ne sais pas tout à fait qui je suis – Jinny, Susan, Neville, Rhoda ou Louis ; ni comment distinguer ma vie de la leur.
Si je devais résumer, je dirais que c’est un livre magnifique pour cette description de la vie, de la nature, des sensations humaines (j’aime que les caractéristiques physiques n’aient aucun intérêt), pour les métaphores maritimes mais qui exigera pour moi une seconde lecture pour commencer à en saisir toutes les subtilités. Les transitions entre les personnages m’ont laissé de marbre la plupart du temps par exemple. J’espère lors d’une deuxième lecture saisir plus profondément les personnages mais aussi l’intérêt de Perceval (Lilly nous éclaire bien sur le sujet) parce que là ce qui m’a marqué c’est le fait qu’il était absent.
Pour insister, l’idée est plus ou moins la même que pour son roman Vers le phare : décrire l’évolution de personnages au cours du temps et pourtant c’est très différent car ici elle ne parle pas des impressions des uns sur les autres mais uniquement de l’avis de chacun sur des situations de la vie. C’était peut être ça les monologues ? Comme quoi, il faut vraiment que je le relise pour mieux comprendre, pour mieux saisir.
Un autre avis (beaucoup plus intéressant que le mien)
Celui de Lilly
Références
Les vagues de Virginia WOOLF – traduit de l’anglais par Cécile Wajsbrot (Christian Bourgois, 2008)
Laisser un commentaire