L’histoire se passe juste après la Première Guerre mondiale, en Allemagne, en pleine République de Weimar. Les gens sont très pauvres, les classes moyennes le deviennent… C’est donc la nécessité de recourir au marché noir pour avoir de la viande ou des vêtements.
Un homme sera providentiel pour le Hanovre de l’époque, ce sera Fritz Haarmann. Il est indicateur de police et dispose même d’une plaque donnée par un membre officiel de cette institution. Il a déjà été arrêté plusieurs fois, il a fait de la prison et a été interné à plusieurs reprises (on lui a notamment reproché plusieurs fois d’avoir séduit de très jeunes garçons). C’est comme ça qu’il s’y prendra pour récupérer vêtements et viandes : il ramènera chez lui de jeunes hommes (il a avoué 24 crimes mais on en suppose beaucoup plus), les violait, les découpait en morceaux, revendait la viande humaine à ses voisins, ainsi que les vêtements des victimes. Le plus incroyable est que cet individu avait été à plusieurs reprises dénoncés par la police qui le protégeait !
Peer Meter, scénariste et dialoguiste (on lui doit notamment L’empoisonneuse), en prenant quelques libertés avec l’histoire, nous raconte ces faits divers de manière implacable. Ce sont justement ces libertés qui rendent l’histoire plus glauque (si il y en avait besoin) car elles mettent un nom, une personne sur les victimes ; elles perdent alors leur statut de numéro ou de symbole.
Isabel Kreitz, à qui l’on doit L’espion de Staline (qui m’avait beaucoup plu), signe d’excellents dessins en noir et blanc. Les visages notamment sont très expressifs et surtout par un jeu d’ombre et de lumière, on devine leur ambivalence.
Une histoire glauque mais très bien « servi » par les deux auteurs !
Références
Haarmann, le boucher de Hanovre de Isabel KREITZ (dessins), Peer Meter (scénario et dialogues) – traduit de l’allemand par Carline Dolmazon et Paul Derouet (Casterman – Écritures, 2011)
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