Quatrième de couverture
Cherchant la paix après un douloureux chagrin d’amour, un étranger s’installe dans un village perdu de la campagne française, où le temps semble être suspendu. Mais la tranquillité et le charme de Courtillon s’avèrent vite trompeurs …
Tout part d’un projet d’aménagement qui divise le conseil municipal et tourne à la querelle de village. Soudain, la marche du temps s’affole et le passé ressurgit : tentatives de corruption, adultère, suicide, meurtre. Les villageois taisex en savent plus long que ce qu’ils veulent bien dire …
Mon avis
Samedi dernier, j’étais à Montpellier à la Comédie du Livre où la littérature en langue allemande était mise à l’honneur cette année. Il y avait plein d’auteurs que j’avais lu (Sulzer, Kutscher, Dümmel) et d’autres dont j’avais entendu parler (Hagena, Winkler) mais je n’ai pas eu le temps de tout voir. Il y avait notamment des tables rondes et des moments littéraires avec les auteurs. C’est dans un de ces derniers que j’ai eu l’occasion d’écouter Charles Lewinsky (connu pour Melnitz que je n’ai pas lu mais qui est dans ma PAL bien évidemment).
On nous a notamment rappelé sa carrière à la télévision. Lui, nous a parlé de sa vie, notamment qu’il vivait une grosse partie de l’année dans un tout petit village français, il nous a parlé d’anecdote sur sa vie dans ce village (l’obligation de faire son potager pour pouvoir s’intégrer surtout quand on est écrivain, les histoires indatables qui circulent) et nous a aussi dit qu’il n’écrivait que sur ce qu’il connaissait bien.
Du coup, forcément ce livre prend un cadre particulier puisqu’on a l’impression qu’il a utilisé certains habitants de son village (il nous a expliqué que oui mais trop tout de même). Et c’est justement ce qu’il y a de plus réussi dans ce livre : les caractères. On est comme théâtre (un terme qu’il a employé pendant ce moment littéraire). Les personnages sont très dessinés et peuvent donner un sentiment de caricature (j’avoue qu’on reconnaît des gens même si on habite pas le village). Le fait que le narrateur soit étranger au village et au pays rend le regard plus aiguisé mais on se rend compte qu’au fur et à mesure que les épreuves le lient au village, les descriptions s’adoucissent : le narrateur a apprivoisé le village et réciproquement.
Pour ce qui est de l’histoire, Charles Lewinsky a peut être trop voulu en mettre mais dans l’ensemble cela se suit bien. On croit à tout ce qui est dit : les manigances du maire et du gars qui veut s’enrichir, les secrets datant de la guerre …
Le principal bémol de mes bémols viendrait plutôt de l’édition : des mots manquent, des phrases sont bancales par une inversion de pronom. Plusieurs fois, je me suis arrêtée dans la lecture à cause de cela. Mais sinon, je dirais que quand je rentrerais chez moi, Melnitz sortira de ma PAL !
Références
Un village sans histoires de Charles LEWINSKY – traduit de l’allemand par Léa MARCOU (Grasset, 2010)
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