Quatrième de couverture
Après un accident de cheval à l’âge de neuf ans, Salvatierra a perdu l’usage de la parole. Ce sera donc dans le silence qu’il commencera à peindre, en secret, sous formes d’immenses rouleaux, une toile de plusieurs kilomètres de long qui représente un fleuve et les détails de la vie quotidienne d’un village côtier en Argentine.
Après sa mort, ses enfants installés à Buenos Aires reviennent s’occuper de l’héritage.
Intrigué par le travail monumental de son père, Miguel tente avec obstination d’exposer cette extraordinaire peinture. Au fur et à mesure de ses recherches, la figure de Salvatierra grandit et devient de plus en plus complexe. Le passé se dévoile et révèle de surprenants secrets.
Mon avis
Que dire de ce livre ? Je n’ai déjà pas besoin de vous parler de l’histoire, la quatrième de couverture le fait vraiment très bien, sans en dire trop, ni pas assez.
Il reste à parler des personnages et du style, qui dans le cas de ce livre sont indissociables. Le livre est écrit comme si on vous racontait une histoire, et de préférence une histoire qui puisse s’adapter en film. Les personnages sont donc décrits par leurs actions et à chacune d’elles, vous avez des images qui vous viennent en tête. Pour vous donner une idée, à un moment, Miguel parcourt le village à vélo (il est tout de même assez vieux et le fait un peu au ralenti) pour découvrir qui a volé le rouleau manquant de la peinture de son père. J’ai pensé à des vieux films policiers. Pour dire que je voyais la scène. Pour ce qui est des « surprenants secrets », je dois être un peu blasé car je les ai trouvé tout ce qu’il y a de plus légitime dans un roman. Peut être que cela m’aurait plus convaincu si cela avait été développé mais l’auteur ne peut pas se le permettre car il a situé le narration trop tard par rapport à ces secrets. Pour donner une idée, le peintre est mort à 81 ans, le roman se passe dix ans après, si on peut penser que l’essentiel des secrets que peut avoir un homme (surtout de cette génération) est entre ces 20 et 50 ans, que les témoins de ces fameux secrets ont à peu près le même âge (voire plus vieux), vous voyez aisément le problème.
Cette manière de raconter une histoire qui aurait pu être passionnante dessert le propos car finalement, elle rend les personnages sans âme (ils agissent, moi aussi et alors ?). Seul à de très rares passages, Miguel s’interroge sur sa relation avec ce père hors-norme. Il ne raconte que certains souvenirs qui lui reviennent à partir de la toile (qui décrit toute la vie de Salvatierra) mais ne décrit pas ce qu’il ressent à ses souvenirs et les prend comme une chose faite.
Je dirais que c’est un roman agréable à lire (je l’ai lu dans le bus en une journée, je n’ai pas rechigné à le finir), avec des chapitres courts, une narration simple et agréable, une histoire intéressante mais il manque à tout cela un quelque chose qui en ferait un roman passionnant. Je suis méchante mais j’ai lu un autre roman argentin, Mes deux mondes, juste avant qui m’a beaucoup plus convaincu et ce livre a donc souffert de la comparaison à mon avis.
Je remercie Babelio et les éditions rivages pour cette nouvelle édition de masse critique.
Références
Salvatierra de Pedro MAIRAL – traduit de l’espagnol (Argentine) par Denise Laroutis (Rivages, 2011)
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