Quatrième de couverture
Adam Godley, un brillant mathématicien – spécialiste de l’infinité des infinis et de la possibilité d’univers parallèles -, repose dans sa chambre, au seuil de la mort . Autour de lui, le veillent sa seconde épouse, sa fille et son fils acompagné de sa femme Helen, une comédienne à la beauté troublante.
En un jour, en ce lieu, ce monde mortel et imparfait va recevoir la visite des dieux de l’Olympe, des dieux à l’esprit facétieux, qui vont se pleire à prendre la place des humains pour satisfaire leur curiosité et leurs désirs illicites. Zeus, follement épris d’Helen, se fera passer le temps d’une nuit pour son mari afin de jouir de ses charmes… et tentera de poursuivre son œuvre de séduction.
Hermès, le fils de Zeus, narrateur espiègle de cette tragicomédie qui ressemble à un songe, se prêtera lui-même au jeu des apparitions, tandis qu’Adam revivra dans son esprit le souvenir de ses années passées.
Mon avis
Comme je le disais avant, j’ai honte de ne pas aimer un livre que tout le monde aime mais encore plus d’aimer un livre que personne n’aime. Cela me donne l’impression que je ne suis pas capable d’apprécier un livre dans son entier (je ne sais pas reconnaître la vraie littérature comme dirait certains), que je ne suis pas difficile : une bonne histoire, une écriture qui se lit et cela me suffit (cela explique aussi pourquoi j’ai autant de livre dans ma PAL). Je ne force jamais à lire. Du coup, quand je lis le livre d’une traite sans le lâcher, je pense qu’il est bon. Et c’est le cas avec celui-ci. Mais allez voir les avis de Jules, de Jostein et de Moustafette pour comprendre de quoi je parle et surtout pour tempérer mon avis.
Pour donner une idée, j’avais beaucoup aimé La Mer mais j’avais trouvé que certains passages étaient trop longs et du coup parfois je m’étais ennuyée.
John Banville signe ici un livre infiniment mélancolique. Un homme est en train de mourir et sa famille se retrouve autour de lui. C’est cependant un bien grand mot. En fait, ils viennent vivre quelques moments dans la même maison que lui. Une maison bizarrement construite puisque personne ne se rencontre jamais, et ne se voit jamais. Sauf parfois, où les personnages semblent se parler comme si ils étaient des fantômes. C’est ce qui donne la mélancolie du livre et peut être cette solitude des personnages, mais aussi parfois du lecteur. La scène de fin où tout le monde est réunit dans la même pièce fait peur et surtout semble factice, jouer pour le médecin… Alors quand on lit que Adam Godley étudiait avant de tomber dans le coma les mondes parallèles, on se dit qu’il n’avait pas trop loin à aller chercher pour avoir un objet d’étude. C’est je trouve le côté mal exploité du livre. Finalement, le domaine d’étude du père n’est que peu exploité à part à dire que c’est un génie qui ne s’est jamais occupé de sa famille. Ce domaine d’étude n’est que prétexte pour l’histoire puisqu’il sert juste à dire que finalement tout peut se passer sans qu’on le sache dans ces fameux mondes parallèles. Je crois que même John Banville s’est rendu compte de cela car il n’en abuse pas dans le roman. Parfois il se rappelle qu’il doit essayer de creuser cette idée mais il abandonne rapidement. À mon avis, si il avait plus fait, le roman aurait été parfois fort ennuyeux.
Malgré l’intervention des Dieux, le roman reste donc profondément humain. Il faut dire que dans la suite de la quatrième de couverture, on faisait référence à l’Amphitryion de von Kleist. Du coup, j’avais préparé ma lecture en le lisant. Von Kleist prend plaisir à montrer les dieux de l’Olympe comme facétieux, qui se jouent des sentiments humains et qui y prennent plaisir. Ils aiment inventer des situations et voir comment les humains s’en sortent. L’impression qui ressort de la pièce est que l’humain est plus complexe qu’il n’y paraît et dans toute situation arrive à s’adapter. John Banville reprend ici le thème, en ajoutant à cela une réflexion, quoique ténue, sur la religion catholique. L’apparition des dieux de l’Olympe permet une observation et une description plus poussée de l’activité humaine que ne l’aurait permis un narrateur extérieur et surtout met une touche d’humour en présentant Zeus comme un vieux libidineux dans un roman qui en a bien besoin.
En conclusion, je dirais que c’est un roman qui peut paraître difficile d’accès (je pense que le traducteur a fait un excellent travail car on ne se retrouve pas facilement perdue dans la narration) mais livre de très belles choses et de très beaux passages.
Roman lu dans le cadre d’un partenariat entre blog-o-book et les éditions Robert Laffont.
Références
Infinis de John BANVILLE – traduit de l’anglais (Irlande) par Pierre-Emmanuel Dauzat (Robert Laffont, 2011)
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