Quatrième de couverture
Lorsque Ed Loy revient à Dublin pour les obsèques de sa mère, après vingt ans d’absence, c’est une ville en proie aux promoteurs immobiliers et en pleine métamorphose qu’il découvre. Certaines choses pourtant ne changent pas : les frères Halligan, les caïds de sa jeunesse, donnent dans le crime organisé, les secrets de famille et les rivalités perdurent. La pauvreté se cache désormais derrière une apparente richesse.
Devenu détective privé à Los Angeles, Loy accepte de retrouver le mari de son amie d’enfance, Linda Dawson. Ses recherches l’entraînent dans les méandres de la corruption politique et du trafic de drogues.
Mais plus Ed s’approche de la vérité, plus il comprend que son histoire est étroitement liée à celles des Dawson et des Halligan. Les langues se délient dans la souffrance et les fantômes du passé resurgissent.
Mon avis
C’est le deuxième livre dont j’ai volé le titre à l’émission Mauvais genres de France Culture. Par un heureux hasard, c’est aussi un roman policier irlandais comme Redemption Factory de Sam Millar. Entre temps, j’ai aussi lu e dernier Ken Bruen dont vous pouvez lire l’avis avisé de Dominique ici. Je suis donc en plein polars irlandais. C’est celui qui m’a semblé le plus génial parce qu’il regroupe toutes les qualités des polars précédents, et en a en plus.
Un : le personnage de Ed Loy vaut bien le Jack Taylor de Ken Bruen même si question boisson le deuxième est le plus fort. Ed Loy est un homme blessé par la vie et compense avec la boisson et les bagarres, les enquêtes … et l’amour aussi (c’est pas comme Taylor par contre). Il a quitté l’Irlande il y a vingt ans pour ne jamais revenir. Il était fâché avec son père qui a disparu tout à coup (sa mère et lui étaient soulagés mais n’osent pas le dire), sa mère prend un amant que lui n’apprécie pas. Il part aux États-Unis, fait parfois venir sa mère pour assister aux évènements importants : son mariage, sa réussite sociale (il a repris une affaire de détective privé), la naissance de sa famille. Celle-ci meurt à deux ans à cause d’une maladie de sang. Il s’abandonne dans l’alcool et revient en Irlande pour l’enterrement de sa mère. Il prend conscience qu’il a abandonné celle-ci mais c’est aussi le point de départ de ses retrouvailles avec le plaisir.
Il rencontre pleins de gens, tous avec des secrets ou qui ont complètement abandonné l’idée d’avoir une vie normale car la société ne leur en laisse pas la possibilité. Declan Hughes ne s’arrête pas là car il confronte ses cassés de la vie avec la nouvelles société irlandaise, celle qui s’enrichit (à noter que le roman date un peu) grâce au programme immobilier. Il faut voir que cette partie de l’Irlande n’est pas très belle non plus.
C’est le deuxième point, pour lequel on peut rapprocher Declan Hughes de Ken Bruen : l’horreur de la nouvelle Irlande qui défigure l’originalite du pays, mais surtout qui cherche à masquer ses pauvres (je ne connais pas beaucoup de pays qui les assume cependant). Le roman noir trouve alors sa raison d’être en montrant ce côté obscur d’une société qu’on nous présente heureuse. J’avoue que j’aime beaucoup ce côté réaliste du roman noir qui à mon avis en dit beaucoup sur le pays.
Le point différent d’avec Ken Bruen et que j’ai beaucoup aimé, c’est l’enquête qui est une véritable enquête où Ed Loy fait tout le boulot autant mental que pjysique (il n’hésite pas à se battre quand il faut). Le dénouement est très inattendu (j’avoue avoir même eu un peu de mal à comprendre comment Ed Loy a pu en arriver à cette conclusion). Je le conseille évidemment au fan du genre.
Je suis en train de lire une enquête de Jaine Ausen conseillé par Niki et j’avoue que je ris beaucoup pour l’instant même si c’est en anglais.
Références
Coup de sang de Declan Hughes – traduit de l’anglais (Irlandais) par Aurélie Tronchet (Gallimard – série noire, 2010)
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