Quatrième de couverture
Sense and Sensibility est le premier roman que publia Jane Austen (1811). Le livre procède, si l’on considère le titre, d’une opposition entre deu traits fondamentaux : le bon sens et la sensibilité, qui seraient incarnés par deux soeurs, Elinor et Marianne, Mais l’une et l’autre sont bien pourvues de ces deux qualités, si Elinor possède plus de jugement, et si Marianne, en adepte du romantisme, a tendance à cultiver les élans de sa sensibilité. Notamment lorsqu’elle tombe aveuglément amoureuse du héros de ses rêves, Willoughby, un homme superficiel, tourné vers l’argent, qui va la décevoir profondément. La sage, la raisonnable Elinor, qui l’avait mise en garde, avait-elle donc raison ? Et le secret du bonheur serait-il dans l’usage du jugement ?
C’est l’être isolé affrontant la société, qu’analyse Jane Austen. La raison consiste à s’ajuster au monde, et non à le braver, à observer des règles qu’on ne peut changer, plutôt qu’à cultiver des rêves et des états d’âme condamnés à rester sans réponse.
Mon avis
Là où je m’aperçois que j’ai pensé la même chose que George Sand du livre de Jane Austen. Parce que oui c’est une lecture commune avec George sand (j’adore dire ça, vous ne pouvez pas vous imaginer !) De Raisons et Sentiments, j’ai d’abord vu l’adaptation avec Hugh Grant, puis la mini-série de la BBC (2008) qui est passée sur Arte en mars (elle sort en français fin octobre en DVD !!!!) L’adaptation ne m’a que moyennement plu (la copine de mon frère l’a trouvé génial) parce que je l’ai trouve peu crédible : les actrices semblaient trop âgées pour avoir de tels comportements. Elinor semble avoir trente ans ; c’est donc normal qu’elle soit beaucoup raisonnable que sa soeur Marianne (qui semble en avoir vingt cinq). Je croyais à la vue du film que cette fille était un peu éloignée du monde et de ses réalités parce qu’elle ne vivait que dans la musique donc je trouvais ça logique qu’elle soit plus romantique et « naïve ». Je trouvais Margaret pleine de vie et d’intelligence. Pour la série de la BBC, je ne m’en rappelle plus trop (je ne l’ai vu qu’une fois…) mais je sais que j’en étais sortie avec des petites étoiles dans les yeux.
La vue de ses adaptations (ainsi que la lecture d’Orgueil et Préjugés) a faussé l’image que je me faisais du livre. Je m’attendais à un livre beaucoup plus pétillant dans le sens où le regard de jane Austen aurait adouci les drames de la vie des soeurs Dashwood. Bien sûr, il est présent mais moins que dans Orgueil et Préjugés. Finalement de Raisons et Sentiments, je retiens surtout les péripéties moins le ton de l’auteur. Pour ce qui est donc de l’histoire, Elinor a dix neuf au début du livre (qui s’étale environ sur deux ans) tandis que Marianne en a dix sept. Tout de suite, on comprend mieux qu’il y a deux jeunes filles qui ont un caractère différent : une discrète, qui sait masquer ses opinions, ses envies et rêves aux yeux de sa famille et du monde extérieur (même si quand elle est amoureuse d’Edward Ferrars, tout le monde le sait ou s’en doute) et une autre, Marianne, qui vit ses sentiments au risque de transgresser, ce que dans son monde, on peut appeler les bonnes manières (en cela, on retrouve ce qui peut se passer dans la série de la BBC). Margaret est une sorte de personnage secondaire que l’on ne voit pas.
C’est pareil pour les histoires d’amour. Entre Elinor et Edward Ferrars, je n’aurais pas su qu’il y avait une histoire d’amour, je ne l’aurai pas compris au début du livre (quand ils sont tous à Norland) même si bien sûr il y a les réactions de Madame Dashwood, de Fanny. On voit le début de l’attachement à travers les yeux de l’entourage plutôt que par les actions des deux jeunes gens. C’est sûrement pour rendre hommage au caractère d’Elinor. En cela, je trouve que le film donne une fausse image de ces relations. Par contre , de la passion entre Willoughby et Marianne (dans ce cas, on ne peut plus parler d’attachements), on s’en rend compte tout de suite même si pour les démonstrations les plus ardentes, on nous en rend compte après. Dans Raisons et Sentiments, les histoires d’amour ou d’attachement nous sont souvent rendus par le regard des autres (de la famille, des voisins…). Cela m’a donné une impression d’opression très bizarre . C’est très différent d’Orgueil et Préjugés où finalement, la plupart du temps, on est avec Elizabeth et Darcy. Il y a plus de liberté dans ce livre-là.
Raisons et Sentiments, pour moi (en tout cas), c’est un roman plus de relations sociales que d’histoires d’amour. On y a voit tout une série de personnages tous plus « caricaturaux » les uns que les autres (ce n’est pas un défaut dans mon idée, entendons-nous bien). J’avoue que j’adore Monsieur Palmer (ça tient au fait qu’il a été joué par Hugh Laurie dans le film). Il y a la femme sans esprit, la commère, la femme gainée dans les bonnes moeurs, la femme avare, la mère castatrice, le mari doux comme un agneau, le frère imbu de sa personne … Être dans un tel entourage, je plains les soeurs Dashwood. Finalement, ce n’est pas Jane Austen (à travers l’ironie narrateur) qui nous fait nous moquer de leurs actions mais plutôt les actes des différents personnages.
Il ne faut quand même pas exagérer : l’histoire est plaisante et on suit agréablement les peripéties des personnages grâce à une belle écriture et un grand talent pour décrire les relations humaines.
Au fait, vous êtes peut être intéressé par l’histoire, mais comme je suis atteinte d’une flemmingite aigue, je vous renvoie ici.
En conclusion, c’est un roman qui nécéssitera pour moi une seconde lecture parce que j’avais trop d’attente. J’étais encore trop dans Orgueil et Préjugés et finalement, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer alors que Jane Austen, en tant qu’auteur de talent , n’a pas écrit deux fois le même livre !
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Références
Le coeur et la raison de Jane AUSTEN – traduction de Pierre Goubert (Folio classique, 2009)
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