Depuis que nous sommes revenus de vacances, tout est en train de se casser dans la maison : le tuyau d’arrosage, les water-cooling des ordinateurs, mon SSD portable, mon SSD d’ordinateur, la chasse d’eau (oui même elle ….), mais surtout Internet.
Mais nous avons enfin récupéré un semblant d’internet après un mois et demi. La connexion est très ralentie mais elle fonctionne beaucoup mieux. On ne sait pas si c’est de la faute du fournisseur d’accès ou de France Telecom. En attendant mon frère et mon père, on changé beaucoup de matériel à l’intérieur de la maison. Je suppose que tout le monde connaît cela un jour ou l’autre. Mais en attendant, je n’ai pas rédigé de billets car les rares fois où je voulais, la connexion s’est interrompue et j’avais perdu une grosse partie du billet. J’arrêtais donc à chaque fois car courage et persévérance ne sont pas mes seconds prénoms.
Qu’ai-je fait donc pendant cette coupure d’internet ? Ben internet, mais avec mon téléphone (pour faire des MOOC sur Apache Spark), lu (pas forcément des choses très brillantes mais j’en parlerai quand même car ce sont des lectures en allemand que la prof nous a conseillées pour ne pas perdre tout notre allemand pendant les vacances), travaillé pour le Goethe-Zertifikat B2 (c’est à la fin de l’année mais mieux vaut si prendre à l’avance (si quelqu’un l’a déjà passé, j’aimerais qu’il me donne ses trucs pour le Leseverstehen 3)) et accessoirement travaillé. Et là, ce n’est pas la joie car j’ai rédigé un rapport pendant tout le mois et tous les gens qui me connaissent savent que quand je rédige un rapport c’est la complète dépression et le très grand désespoir et surtout que ce n’est pas la peine de me demander de rédiger autre chose. Ce qui explique mon peu de motivation pour rédiger des billets aussi …. Mais c’est bientôt fini. Il ne me reste que des corrections mineures à faire et accessoirement me prétendre spécialiste en géologie mais je peux gérer cela car je vois le bout du tunnel ! D’où billet !
Je ne sais pas si vous suivez le compte Twitter d’Actes Sud mais cet été ils proposent de découvrir 62 pays à travers des livres de leurs collections. Plusieurs fois par semaine, ils proposent un pays et présentent quelques livres écrits par des auteurs de ce pays. Vous vous doutez que j’adore le concept parce que c’est la manière dont j’aime lire. L’autre jour, c’était la Belgique. Ils ont proposé de découvrir un roman noir, le premier roman de François Weerts, Les Sirènes d’Alexandrie. Comme cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de roman noir, je l’ai emprunté à la bibliothèque pour le lire très vite finalement.
On est en 1984 à Bruxelles. Antoine Daillez, tout jeune journaliste, fait ses premières armes aux faits divers, en tant que pigiste. Autant dire qu’il court après toutes les histoires un peu glauque qui se passe dans la ville, de la torture du poisson rouge par un enfant sadique (là c’est moi qui invente) aux crimes sanglants. Ce sont ces derniers qui font le plus vendre, bien évidemment ! Alors, quand un policier du rail l’appelle pour lui donner un tuyau, il n’hésite pas, même si cela lui semble peu intéressant : un suicide sur les voies de chemin de fer. Quand il arrive sur les lieux, il trouve des vieilles connaissances dont Martial Chaidron, flic à la brigade des mœurs, mais aussi une affaire beaucoup plus intéressante que prévu : un meurtre. Une vieille femme écrasée par un train alors qu’elle était ligotée aux rails. On ne peut douter qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Peu troublé par les faits, en vieux de la vieille, les policiers en profitent pour féliciter Antoine de son tout nouvel héritage : un « lieu de plaisir », L’Alexandrie. En réalité, il est propriétaire de l’immeuble et le commerce qu’il y a dedans, c’est le lieu de plaisir. Il ne s’occupe donc pas du commerce en lui-même.
Ne fréquentant pas ces lieux habituellement, Antoine accepte la proposition de Martial de l’accompagner pour faire connaissance avec les lieux. Quand ils arrivent sur place, plusieurs skinheads sont en train d’attaquer le commerce et sont arrêtés dans leurs méfaits par les hommes de main d’un autre patron de « lieux de plaisirs », Monaco, qui lui ressemble plutôt à un mac. Plus tard, on apprend que la vieille dame sur les rails était la locataire du premier étage de l’immeuble d’Antoine, que cette locataire recevait souvent la visite du grand-père de celui-ci. Puis, L’Alexandrie se fait de nouveau attaquer mais cette fois-ci, personne n’intervient et cela tourne mal. La patronne du bar est blessée sérieusement. Il ne faut pas être d’une grande intelligence pour remarquer que les problèmes ont commencé après la mort du grand-père et que la clef du mystère se trouve dans l’immeuble de L’Alexandrie visiblement (au deuxième étage plus exactement).
Antoine et Martial, assisté de Piotr Bogdanovitch, historien de son état, vont devoir remonter très loin l’histoire du grand-père, les menant jusqu’à un parti d’extrême-droite flamand et à la violence qui va avec.
J’ai beaucoup aimé ce livre, pas vraiment pour son histoire, plutôt sur tout ce qu’il m’a appris sur l’histoire architecturale bruxelloise et l’histoire belge en général.
Il s’agit bien ici d’un roman noir, et pas d’un roman policier donc il n’y a pas d’enquête. L’ambiance est donc sombre ; on rencontre très peu de personnes gentilles, croquant la vie à pleines dents (peut être la patronne du bar, et encore). On traîne dans des milieux peu recommandables, de la petite délinquance à la plus grande, sans trop passer devant les gens qui vont travailler tout simplement. Une sorte de Bruxelles parallèle en quelque sorte. L’enchaînement des événements est cohérent en lui-même, mais on ne peut pas franchement dire vraisemblable.
Par contre, ces événements entraînent l’auteur a raconté beaucoup de choses sur l’histoire belge, et en particulier sur le mouvement indépendantiste wallon. C’est extrêmement intéressant pour quelqu’un d’extérieur. L’histoire se déroulant principalement à Bruxelles, on découvre une autre ville : les commentaires sur l’architecture (pas forcément du goût de l’auteur visiblement) ne manquent pas, entre autre sur ces quartiers de la prostitution complètement délabrés, sur l’architecture art-nouveau, sur le palais de justice. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cet autre Bruxelles, ce Bruxelles d’avant et pas forcément celui des touristes. C’est une des grandes réussites du livre, arriver à retranscrire l’ambiance d’une ville. C’est d’ailleurs un des talents de l’auteur puisqu’il arrive aussi à bien faire sentir l’ambiance dans la police et plus généralement entre tous ces personnages.
L’auteur a sorti en 2015 une autre histoire dont le personnage principal est encore Antoine Daillez. Je me demande comment il a pu enchaîner avec un deuxième tome, vu la fin qu’il donne à ce volume-ci. Avez-vous lu cette seconde histoire ? Est-ce qu’elle vaut cet épisode-ci ?
Références
Les Sirènes d’Alexandrie de François WEERTS (Actes noirs / Actes Sud, 2008)
Laisser un commentaire