Ce livre est merveilleux mais je n’ai pas réussi exactement à comprendre pourquoi.
Gaute Heivoll est né en 1978. Cette même année, sur quelques moi, son village natal connaît une série d’incendies, huit au total. Au début, on ne s’inquiète pas mais au fur et à mesure il faut bien se rendre à l’évidence, ces incendies sont d’origine criminelle. C’est cette histoire que l’auteur essaie de nous faire partager en s’attachant à tous les protagonistes, l’auteur des faits, sa famille, la brigade des pompiers volontaires, les victimes, les familles des victimes…
À cela, Gaute Heivoll entremêle sa propre histoire, lui qui n’a pas connu les incendies mais qui est né avec. Il parle surtout de sa relation avec son père. Il essaie de revivre ce que celui-ci a fait durant les faits mais il revisite aussi la période de la maladie de son père qui a précédé sa mort. C’est aussi l’occasion pour l’auteur de décrire son processus d’écriture, le pourquoi il écrit…
On ne s’ennuie pas une seconde dans ce livre même si on connaît tout de suite le coupable. On s’attache à tous les personnages sans aucune exception.
Au début, j’ai pensé que ce livre me plaisait à cause de l’écriture mais en relisant des paragraphes, je me suis rendue compte que les phrases étaient simples, normales je dirais (je lisais Les boutiques de cannelle de Bruno Schulz, ceci explique cela).
Après réflexions, je pense que c’est la sincérité de l’auteur qui m’a fait aimé ce livre. Dans les parties où il parle de lui et de sa famille, il ne cherche pas à mentir ou à se faire passer pour meilleur qu’il n’est ou qu’il n’était. Il se juge sans complaisance et a un regard attendri pour son père, sa grand-mère… ses morts de manière générale. Quand il parle des protagonistes des incendies, c’est toujours lui qui est derrière. Je n’ai pas eu l’impression d’en apprendre beaucoup sur eux ou sur la vie d’un petit village en Norvège en 1978. Par contre, même à travers des évènements qu’il n’a pas vécu, j’ai eu l’impression d’avoir accès à l’auteur (il n est pas moche en plus), à sa vision du monde et plus particulièrement de son environnement.
Cela m’a fait penser à des livres où les auteurs partent à la quête de leurs ancêtres, ne les trouvent pas ou ne les comprennent pas mieux (dans le sens où ils les interprètent toujours avec leurs yeux) mais se comprennent mieux, eux.
Références
Avant que je me consume de Gaute HEIVOLL – traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud (JC Lattès, 2014)
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