Un jour, je suis arrivée à la bibliothèque à l’heure d’ouverture. Il y avait donc une queue monstrueuse pour rendre les livres. J’ai été m’asseoir dans la salle des magazines et j’ai pris le Times Literary Supplement (et ce n’était même pas pour me donner un genre). J’ai noté quelques titres (en particulier dans le numéro spécial Dickens) dont celui-ci.
Le titre doit normalement vous rappeler Bleak House, Charles Dickens… Pour moi, ce n’est pas vraiment le cas car je n’en n’ai lu que la moitié (et j’ai abandonné ensuite à cause de mon déménagement). Tom-all-alone’s est le titre qui avait été choisi à l’origine par Charles Dickens pour son livre. Pour le peu que je m’en rappelle, on retrouve dans ce livre pas mal d’élément du livre dont un certain style d’écriture (l’appel au lecteur, le narrateur omniscient…), certaines scènes (le magasin qui brûle …) C’est un peu normal car Lynn Shepherd s’est inspiré de Bleak House (mais ce n’est pas une réécriture).
Résumons un peu. On est à Londres en 1850. Charles Maddox vient d’être démissionné de la police de Londres. Il s’établit comme détective privé, en prenant comme modèle son oncle. Justement, celui-ci est mal en point. Charles va donc se réinstaller chez lui au début du roman. En plus, il est un peu en galère puisqu’il n’a qu’une affaire qui semble un peu désespéré. Un homme a viré sa fille il y a une quinzaine d’années quand il a appris qu’elle était enceinte. Il s’en repent maintenant et cherche à retrouver l’enfant car il sait que sa fille est morte. Les archives ont été perdu … Charles a peu d’espoir de retrouver quoi que ce soit mais dès qu’il y a des choses un peu suspectes, ses anciens collègues le préviennent. C’est comme cela qu’au début du roman, il se retrouve au cimetière Tom-all-alone’s car dans une tombe, il y a un cadavre de bébé (incinéré si j’ai bien compris) qui ne devrait pas être là.
Dans le même temps, un célèbre avocat, Edward Tulkinghorn, va proposer à Charles de retrouver l’auteur de lettres anonymes adressées à un de ses clients. Pour cela, il va proposer une véritable fortune. Charles s’y met donc parce qu’il faut bien manger. Il retrouve facilement l’auteur des lettres (qui habite au-dessus d’un petit magasin avec un propriétaire loufoque), prévient Tulkinghorn et quelque temps après le magasin brûle. Cela suscite forcément énormément d’intérêt chez Charles qui s’était pourtant engager à ne pas chercher le pourquoi du comment.
Il s’ensuit une enquête haletante (si vous voulez en savoir plus il faut lire la quatrième de couverture qui dit absolument tout), pleine de rebondissements où il y a beaucoup de hasard qui ne semble pourtant pas tomber du chapeau (c’est rare), des coïncidences qui vont s’expliquer après. Il y a donc une logique intéressante dans la construction du roman. Les personnages sont très bien décrits et donc incarnés : on se figure assez facilement Charles Maddox (j’espère qu’il va revenir dans d’autres enquêtes) dans sa grande maison avec son oncle qui dans ses moments de lucidité lui donne des conseils en vieux de la vieille qu’il est. Il s’entraîne au tir, rencontre les grands comme les petits de la société londonienne. C’est un enquêteur entier et qui se donne à fond pour ses enquêtes (je dis cela mais il a quand même perdu un doigt d’une main). Pour vous situer le thème du livre, c’est un peu le même genre que La Maison de Soie de Anthony Horowitz. Charles Maddox va dénoncer à peu près le même type de comportement odieux de la bonne société anglaise.
C’est un excellent roman à mon avis ! J’ai trouvé cependant le niveau d’anglais un peu rude pour moi. J’ai donc commencé le livre pendant que je travaillais et j’ai lu 120 pages en une semaine (je ne lisais que dans les transports). Je l’ai mis de côté car je sentais que c’était un livre qui avait tout pour me plaire et que j’étais en train de le gâcher. Je l’ai repris depuis que je suis en vacances et j’ai lu les 230 pages restantes en trois jours. Cela se lit mais il faut avoir l’esprit dedans au moment de la lecture.
J’ai quand même hâte qu’il soit traduit en français pour comprendre tous les petits détails qui m’ont échappé.
Références
Tom-all-alone’s de Lynn SHEPHERD (Corsair, 2012)
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