Il faut que j’arrête de prendre des bd au hasard. Je me fais peur toute seule. Vous allez voir c’est une bande dessinée très gaie (je vais aller prendre la deuxième qu’il y a à la bibliothèque des mêmes auteurs même si cela me semblait bizarre : des gens habillés en rouge dans la neige). Près ? Commençons.
On est dans un pays qui n’est pas le nôtre (plus exactement, dans la ville de Butanie en Patagonie) et j’espère que cela ne deviendra jamais. Imaginez qu’à chaque délit, on vous coupe un membre (je vous sens moins chaud tout de suite). Bertold est accusé de terrorisme et donc d’avoir tué des gens, douze personnes exactement. En plus, il est le rouage qui veut gripper la machine. On lui coupe donc les deux bras et les deux jambes. Heureusement, il y a une « organisation charitable » qui s’occupe de lui jusqu’au jour où le directeur du théâtre pneumatique et son acolyte (le programmeur) l’engage. Pour quoi faire ? Pour jouer des pièces de théâtre bien évidemment. Les acteurs sont tous des troncs humains. On leur donne des nouvelles jambes et de nouveaux bras, gérés par un ordinateur et donc le programmeur. Vous allez me dire que cela sent l’esclavagisme. Et vous aurez raison mais Bertold va essayer de changer le théâtre mais aussi la cité de Butanie, en utilisant son talent, le programmeur. C’est ça l’histoire.
On ne peut dénier l’originalité du scénario. Les dessins sont très beaux aussi. Chaque image est une petite peinture ; les coups de pinceaux sont apparents. Les visages sont théâtraux dans le sens où les expressions sont surjoués. Les couleurs sont évidemment très sombres pour marquer une société proche de l’apocalypse (il ne connaisse pas trop le soleil là bas).
J’ai donc beaucoup aimé (comme en général toutes les bandes dessinées qui nous envoient ailleurs) même si cela fait peur. Ce qui est drôle c’est qu’en ce moment j’ai l’impression de faire un cycle de lecture sur la société dirigée par des intelligences artificielles ou non. Le point commun de tout cela est que l’homme décide de l’avenir des intelligences artificielles et pas le contraire.
Références
La Bulle de Bertold de AGRIMBAU et IPPÓLITI – traduction de l’italien par Jean-Michel Boschet (Albin Michel, 2005)
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