Quatrième de couverture
Installé dans la banlieue de Glasgow avec sa femme et sa fille, Sean O’Grady, la trentaine, travaille dans l’usine locale de conditionnement de poulets, autrement dit en enfer.
De virées au pub en visites chez le bookmaker, de rêves déçus en fins de mois difficiles, Sean se satisferait pourtant de ce quotidien médiocre. Mais voilà que son frère, Archie, protecteur et bourreau à la fois, obtient une remise de peine et sort de prison avec la ferme intention de récupérer l’argent qu’il a confié à son fréro. Sean ne dispose que de quelques heures pour réunir la somme qu’il a dépensée …
Une journée haletante débute alors pour lui dans ce goulag moderne, avec pour leitmotiv un dilemme digne d’une tragédie shakespearienne : son frère ou sa propre vie.
Mon avis
Voilà tout à fait le type d’histoire qui m’aurait déplu si cela avait été un film : l’histoire de deux frères qui n’ont pas eu de chance dans la vie (leur père est parti, leur mère est morte renversée par une voiture, élevés par leur oncle et leur tante dans un quartier où les perspectives d’avenir ne sont pas ce qui compte puisque de toute manière on travaillera à l’usine de poulets). Un tourne assez bien. Malgré de nombreuses erreurs et bêtises, il a son travail à l’usine, une femme, une fille. La vie est difficile mais elle s’écoule. L’autre enchaîne les séjours en prison depuis l’adolescence et entre chaque séjour poursuit ses trafics. Avec l’âge, il devient de plus en plus un gros poisson (c’est l’expérience qui veut cela) mais n’oublie jamais son frère. Il reste attacher par un lien … Mais là le petit frère a déconné et à utilise le fric du grand frère pour boucler les fins de mois et rêver un peu. On ne rigole plus. Le livre raconte les petits arrangements entre amis dans cette banlieue de Glasgow (trafics de cigarettes, de drogue, d’alcool, partie de cartes, paris … mais aussi des gens qui peuvent se serrer les coudes : quand on demande un service à quelqu’un, c’est oui ou c’est non mais on ne tergiverse pas).
Tout cela pour dire que ce n’est pas mon type d’histoire mais Mark McNay, pour son premier roman, a su faire quelque chose de bien particulier. Il a d’abord utilisé une écriture très populaire, très parlé aussi. Il n’y a pas de dialogue explicitement mais c’est un échange de réplique, non différencié de la narration. Le texte en est plus vivant encore. McNay a aussi utilisé une construction intéressante puisqu’il alterne le récit de la journée présente avec des moments du passé. Le tout est lié par la pensée de Sean (en tout cas, le plus souvent). À cela s’ajoute les rêves de grandeurs et d’évasion de Sean qui le rendent très sympathique et très humain. Par exemple, il se rêve général d’une armée quand il travaille sur sa chaîne de poulet.
En conclusion, je dirais que c’est une très belle découverte (et dire que cela faisait trois ans qu’il traînait dans ma PAL) mais aussi un excellent premier roman, servi pas une très bonne traduction. Je vais lire le second mais en anglais car il n’a pas été traduit apparemment.
Références
Un jour sans de Mark McNAY – traduit de l’anglais (Écosse) par Aline Azoulay-Pacvon (Éditions du Panama, 2008)
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