Deuxième nouvelle du recueil. Cette fois-ci, Tchekhov n’est plus dans la réflexion sur le classement arbitraire des personnes. Il n’y a pas de tirades, pas de sentences qui expriment en une phrase ce que nous expliquerions en cinquante sans arriver à faire sentir la même chose. Ici, Tchekhov illustre et ne juge pas.
La famille Tsyboukine habite un petit village et y exerce les fonctions du commerce. Ils ne sont pas reconnus pour leur honnêteté. Il y a Grigori Petrovitch, le patriarche, les deux fils Anissime (qui sert dans la police à la section de recherche et n’habite donc pas à la maison) et Stépane (sourd et un peu bête, qui a pris la voie de son père). Il y a Akssinia, la femme de Stépane qui dirige tout, ouvrière consciencieuse et vénale. Elle arrivera à prendre une place de plus en plus importante dans la famille pour finalement la diriger malgré la présence de la jeune femme de Grigori Petrovitch, Varvara Nikolaevna, pieuse et un peu dépassée par la personnalité de sa nouvelle famille.
Le seul soucis est que Anissime n’est pas marié. On va lui choisir la jeune et inexpérimentée Lipa. Pour elle, cela sera le début de tout ses malheurs (mais vraiment affreux, affreux). La fin dira que finalement, la meilleure personne n’est pas celle qui a le plus d’argent mais bien celle qui a le plus de cœur.
Comme dans La salle n°6, Tchekhov décrit par le menu tous les membres de la famille ainsi que leurs généalogies. Cela donne une impression de foisonnement comme si on s’installait dans un roman (alors que c’est une nouvelle). On rentre dans les péripéties de la famille et on ne voit pas où il veut en venir, jusqu’à l’accident. Le malheur est arrivé. Il ne reste plus qu’à voir comment cela va se poursuivre. J’ai trouve que la structure ressemblait beaucoup à celle de La salle n°6.
Dominique faisait aussi remarquer que finalement dans La salle n°6, on sentait une empathie de l’auteur pour les malheurs d’autrui. Ici aussi, bien évidemment. Cependant, je n’ai pas eu l’impression qu’il dénonçait quelque chose, comme si l’auteur n’intervenait pas et laissait faire ses personnages.
Références
Dans le bas-fond de Anton TCHEKHOV – traduit du russe par Denis Roche (Plon, 1961)
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