Présentation de l’éditeur
Vienne, printemps 1933. Eugen Althager, jeune intellectuel au chômage, se réveille dans le désordre de sa petite chambre et se demande comment tuer le temps. Il est juif, bien qu’instruit dans la religion catholique. Ses études erratiques, interrompues pour des raisons économiques, l’ont porté vers les lettres et la philosophie. Au cours de sa promenade matinale, Eugen Althager va être témoin d’échauffourées antisémites dans les rues du quartier universitaire. Comment survivre, comment aimer, comment ne pas perdre la raison dans cette époque terrifiante ?
Roman sur fond de crise spirituelle, sociale et politique, oeuvre à fort accent autobiographique, Les Naufragés dressent le portrait étonnamment actuel d’une jeunesse en instance de sombrer.
Né en 1912 à Vienne (empire austro-hongrois), Jean Améry se réfugie en Belgique en 1938. Arrêté par les Allemands en 1940, il s’échappe du camp de Gurs et entre dans la fraction germanophone de la résistance belge. En 1943, il est arrêté et torturé par la Gestapo avant d’être déporté à Auschwitz en 1944. Après la guerre, Jean Améry revient à Bruxelles et se consacre à une œuvre critique et littéraire de première importance. En 1978, à Salzbourg où il était censé faire une lecture de ses œuvres, il se suicide dans sa chambre d’hôtel.
Mon avis
C’est la féria à Alès et en gros, il y a de la musique à fond de 10h du matin (vive la radio qui passe Dalida comme une dernière nouveauté, et sache monsieur le présentateur que tu n’as pas besoin de dire le temps qu’il fait, je n’ai qu’à ouvrir la fenêtre) à 2h le lendemain matin (c’est de la techno et sachez que l’on peut dormir en boîte nuit même mal) et après il y a la police qui arrête des gens dans la rue. En gros, il ne me reste plus beaucoup de neurones vivants et je n’ai pu que terminer un livre pendant un gros week-end comme cela. En plus, j’ai mal choisi le livre car j’ai trouvé qu’il fallait beaucoup de concentration pour le lire.
Bien sûr, au résumé, vous vous doutez que c’est un livre d’une profonde mélancolie. C’est l’histoire de la déliquescence d’un jeune homme qui se rend compte qu’il n’arrive pas à vivre et pourtant il essaye différentes choses. Son ami, lui, vit, mais il semble que ce n’est pas une vie complète car il lui manque d’être d’accord avec ses plus hautes pensées. Ce qui rend nécessaire la concentration, je crois que c’est les passages où justement Jean Améry explique ses idées qui tirent vers la philosophie et toute sorte de sujets un peu compliqués. Le sentiment que j’en ai tiré finalement c’est le décalage entre la vie et les idées, le tiraillement entre ce que l’on a et ce que l’on fait et ce que l’on voudrait être ou avoir.
Là où je dirais que le livre pêche, c’est qu’à vouloir être trop cérébral, on n’en oublie les sentiments. On a du mal à sentir ce qui lie Eugen à ses amis, à ses différentes maîtresses. Le livre devient plus alors une démonstration qu’un roman. Je dirais que, dans la mesure des mes faibles connaissances en littérature autrichienne, c’est assez caractéristique des écrivains de cette époque (toute mesure gardée, bien entendu).
Je relirais tout de même Jean Améry car je pense avoir compris une grosse partie du roman (ce que je n’avais pas réussi pour d’autres auteurs autrichiens de la même époque).
Désolée pour ce billet un peu court.
Références
Les Naufragés de Jean AMÉRY – roman traduit de l’allemand par Sacha Zilberfad (Actes Sud, 2010)
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