Quatrième de couverture
En 1820, deux ans après la parution de Frankenstein, Mary Shelley traverse une profonde dépression : depuis son arrivée en Italie avec Shelley, elle a perdu trois de ses quatre enfants et la situation matérielle du couple est difficile. C’est alors qu’elle rencontre à Pise la petite Laurette, fille de son amie lady Mountcashell, exilée comme elle. Pour la onzième anniversaire de la fillette, elle lui offre un petit conte intitulé Maurice or the Fisher’s Cot. Elle en envoie également un exemplaire à son père, l’éditeur londonien William Godwin, mais ce dernier le juge trop bref pour la publication. Depuis, on croyait le manuscrit perdu…
C’est seulement en 1997, dans un vieux palais de San Marcello Pistoiese, en Toscane, que Cristina Dazzi, qui n’est autre que l’arrière-arrière-arrière-petite-nièce de Laurette, retrouvera tout à fait par hasard ce conte romantique. Maurice, l’histoire émouvante d’une enfance volée, est donc publié pour la première fois en langue française, avec une postface de Claire Tomalin qui donne un éclairage littéraire, psychologique et historique du texte.
Mon avis
Le texte initial est de 50 pages environ (un conte pour enfant écrit gros) et la postface fait de 70 pages. On va parler postface d’abord : elle écrite par Claire Tomalin, auteur d’une biographie de Jane Austen, paru en fançais, mais aussi de biographies de Thomas Hardy, de Mary Shelley, de sa mère (par contre pas traduites). Quand Cristina Dazzi découvre le texte, elle s’adresse à Claire Tomalin pour l’authentification et surtout la contextualisation du texte. Il était donc évident que c’était à elle de faire la présentation du texte et pour le coup c’est très réussi. Claire Tomalin nous présente la vie de Mary Shelley (franchement la pauvre ! si ça ma mère avait été là, je suis sûre que cela aurait été mieux mais alors qu’est-ce que Percy Shelley est méchant, pareil pour sa demi-sœur Claire qui ressemble à un parasite, même si celle-ci a souffert à cause de Byron. Personnellement, j’aurais été déprimée à moins que ça). Elle nous présente la vie des ancêtres (du mari) de Cristina Dazzi et surtout finalement, la vie libre (mais si triste, on lui enlève quand même ses enfants) de lady Mountcashell. Finalement, ce que que j’ai retenu c’est que le couple Shelley et cette lady Mountcashell ont essayé toutes leurs vies de reconstruire un vie que la société britannique par son puritanisme a brisé. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour reconstruire un bonheur qu’ils n’ont jamais atteint, et surtout cette pauvre Mary Shelley.
Si maintenant on passe au texte inédit, je peux vous dire que j’ai beaucoup aimé ! Un jeune garçon qui a fui sa famille se retrouve sans toit après la mort de son protecteur, un vieux pêcheur qui l’a recueilli à la mort de sa femme. Le jeune garçon, Maurice, n’est que bonté. Du coup, tout le monde a pitié mais arrive un inconnu qui s’intéresse à son histoire. Je vous sens dubitatif car on se dit que la fin est prévu : l’inconnu, forcément riche, emmène Maurice, l’élève comme un fils, celui-ci devient grand et prince et fait le bonheur de son royaume. En fait, pas du tout, Shelley arrive à surprendre dans ce texte court à cause d’une écriture empreinte de mélancolie et de tristesse. Pourtant l’histoire ne se finit pas mal et est plutôt heureuse mais on retient le malheur du passé.
Un bon texte qui me remet en mémoire qu’il faut que je lise Frankenstein (surtout qu’un livre de Peter Ackroyd est sortisur le sujet).
Références
Maurice ou le cabanon du pêcheur de Mary SHELLEY – postface de Claire Tomalin – traduit de l’anglais par Anne Bellucci (Gallimard, 2001)
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